Salma Mabrouk: Illuminons l’avenir de nos enfants !


Quatre ans déjà presque jour pour jour. Quatre ans déjà que la Tunisie s’est soulevée, pleine de colère et de rêves pleine la tête pour prendre en main son destin.
Son cri du cœur, sortant des tréfonds du lourd silence vieux de plus de vingt ans, s’est propagé tel un tsunami vivifiant et bouleversant le monde entier, secouant les vieilles soupentes des régimes plénipotentiaires de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et réveillant les démocraties occidentales de leur sommeil léthargique oublieux des causes justes.
Mais qu’en est-il advenu aujourd’hui de tout ce chamboulement ? Qu’est il arrivé à « notre Révolution » ? Ces questions sont sur toutes les lèvres et dans tous les esprits, qu’on soit « révolutionnaire », « Khobsiste », trop « mal en point » pour se permettre le luxe de suivre de prés les évènements, ou encore attaché au « temps d’antan », qu’on soit vieux ou jeune, qu’on vive en rase campagne ou en pleine ville, à l’étranger ou au Bled….
 

Pour ma part, ces quatre ans ont transformé ma vie et mon regard sur les choses. De la tunisienne d’avant janvier 2011, vivant au jour le jour, tentant d’aider son prochain autant que possible sans trop faire de « vagues », je suis devenu une citoyenne à part entière, assumant mon rôle dans la construction de la société, prenant pleinement conscience des possibilités offertes par le sacrifice de nos martyrs d’avant et d’après la chute du dictateur.uatre ans déjà presque jour pour jour.
Quatre ans déjà que la Tunisie s’est soulevée, pleine de colère et de rêves pleine la tête pour prendre en main son destin.
Son cri du cœur, sortant des tréfonds du lourd silence vieux de plus de vingt ans, s’est propagé tel un tsunami vivifiant et bouleversant le monde entier, secouant les vieilles soupentes des régimes plénipotentiaires de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et réveillant les démocraties occidentales de leur sommeil léthargique oublieux des causes justes.
Mais qu’en est-il advenu aujourd’hui de tout ce chamboulement ? Qu’est il arrivé à « notre Révolution » ? Ces questions sont sur toutes les lèvres et dans tous les esprits, qu’on soit « révolutionnaire », « Khobsiste », trop « mal en point » pour se permettre le luxe de suivre de prés les évènements, ou encore attaché au « temps d’antan », qu’on soit vieux ou jeune, qu’on vive en rase campagne ou en pleine ville, à l’étranger ou au Bled….

Et Dieu merci, je suis loin d’être la seule.

Certes, l’engouement des premiers mois de 2011 avait laissé la place à l’énorme déception d’après les résultats des premières élections, puis à une nouvelle vague de colère allant crescendo et donnant naissance à son apogée au sit-in du Bardo, véritable siège de l’assemblée nationale constituante durant tout l’été 2013, renouvelant pour la seconde fois le fameux « dégage » levé cette fois-ci face au pouvoir issu pourtant des urnes mais incapable de concrétiser un tant soit peu les attentes des tunisiennes et des tunisiens et reprenant paradoxalement à son profit tous les vices que l’on reprochait au régime déchu.
Aujourd’hui, grâce à l’engagement de toutes les Tunisiennes et de tous les Tunisiens libres et aux sacrifices des trop nombreux martyrs tombés sous le couperet d’un terrorisme «exogène» malheureusement nourri par des compromissions « bien de chez nous », la Tunisie peut s’enorgueillir d’une constitution susceptible d’être la pierre fondatrice d’une véritable deuxième république, mettant à nôtre portée développement, justice sociale et bien être citoyen.

Mais encore faut-il que la Tunisie relève de nouveau, le second défi qui se présente à elle, imminente opération de « quitte ou double » que vont être les prochaines élections législatives et présidentielle.

En effet, perpétuant son influence néfaste sur le processus transitionnel, l’équilibre des forces au sein de l’assemblée constituante, devenu anachronique depuis octobre 2012 et clairement non représentatif depuis l’été 2013, a « accouché » d’une loi électorale propice à la dispersion des voix, aux infractions de tout genre et surtout au financement occulte, ce dernier profitant du laissez aller, manifeste des trois dernières années et déjouant les mécanismes de contrôle encore timorés des instances responsables, en particulier de l’instance des élections et de la cour des comptes.

Mais il n’est nullement question de baisser les bras. La tâche s’annonce, certes, difficile pour tous les intervenants, qu’ils soient de la société civile ou de la sphère partisane attachée à la « démocratisation » du pays, mais surtout pour les électeurs, trop souvent déroutés par l’opacité du paysage politique et par les scandales sulfureux quasi quotidiens.
Mais l’occasion est trop belle et nous n’avons pas le droit de rater encore une fois le côche ! L’élection d’une majorité progressiste et démocrate est à nôtre portée et pourrait permettre une alliance « naturelle » à l’opposé de l’acoquinage contre nature du trio vainqueur de 2011 et pourrait enfin ouvrir la voix à de véritables réformes constructives et à un apaisement national.

Si la confiance des électeurs, ce dimanche 26 octobre, se porte sur ceux qui se sont distingués par leur attachement à une Tunisie ambitieuse, fière de son Histoire et respectueuse de ses citoyens, si leur choix confirme la volonté populaire exprimée, il y a un an et le combat mené par les partis engagés de plein pied et « main dans la main » dans le front du salut national et en particulier ceux de l’Union pour la Tunisie, j’aurais peut être la chance de pouvoir participer à la mise en place des fondations réformatrices de notre chère République.
Pour un instant, pour un instant seulement, je vais laisser libre cours à mon imagination, et rêver « tout haut» loin de la réalité stressante de ces derniers jours…

Imaginez chaque quartier avec son espace vert et des parterres de fleurs pourquoi pas ? Imaginez des trottoirs bien entretenus où l’on peut promener le landau de son enfant ? Imaginez des passages piétons respectés et une circulation fluide ? Imaginez des bus qui arrivent à l’heure ? Imaginez des lignes de chemin de fer sillonnant le pays du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest, tel un maillage parfait permettant une mobilité à la portée des petites bourses ? Imaginez des lignes aériennes intérieures affichant complet grâce aux voyageurs pressés de faire des affaires dans les régions de l’Ouest et du Sud ?

Imaginez des écoliers allant guillerets à leur cours, avides de connaissances, accueillis par des professeurs apaisés et enthousiastes ? Imaginez des bibliothèques, des piscines, des clubs de théâtre, de chant ou de sciences dans chaque délégation voire même dans chaque quartier ? Imaginez des musées pleins à craquer et des équipes d’archéologues de toutes les nations qui se bousculent pour avoir la chance de participer à la mise à jour de nos ruines de Carthage à Kairouan ? Imaginez des municipalités où le citoyen a son mot à dire ? Imaginez de véritables actions de solidarité bien transparentes pour pallier aux besoins des plus démunis ? Imaginez des hôpitaux où le patient est au centre de toutes les attentions et où la recherche scientifique est un sacerdoce ?
Imaginez des étudiants pleins d’initiative, sautant le pas du « premier projet » sans sourciller, mettant à exécution leur créativité ? Imaginez des lycéens en difficulté prenant à bras le corps leur destin et s’engageant avec fierté dans l’apprentissage des métiers aujourd’hui tellement dénigrés, transformant leur «blocage» scolaire en véritable opportunité d’avenir ?

Imaginez de nouvelles industries «à la pointe», assurant développement technologique et respect de l’environnement ? Imaginez des échanges culturels et économiques équitables avec les pays du Maghreb, les pays de la Méditerranée, ceux d’Afrique et ceux d’Asie et des Amériques ?

Il est bien dit qu’il n’y a pas de Vie sans Espoir, alors Espérons tous ensemble que notre chère Tunisie puisse devenir ce flambeau de civilisation contemporaine, où il fait bon vivre et qu’il devient impensable de ne pas visiter ?
Alors, illuminons l’avenir de nos enfants !

*Députée (Massar) à la Constituante

 

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