Lors d’un point de presse tenu ce mardi 16 janvier 2019, la veille de la grève générale décrétée par l’UGTT, le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, Sami Tahri, a dénoncé ce qu’il a appelé « induction en erreur de l’opinion publique » par des parties gouvernementales et partisanes concernant le déroulement des négociations, qui a, selon lui coïncidé avec une campagne de diabolisation de la centrale syndicale. » Le bureau exécutif de l’UGTT, souhaite clarifier certaines choses au cours de ce point de presse, concernant les obstacles qu’on a rencontrés durant ces négociations. Nous sommes obligés cette fois de sortir un peu de notre réserve, pour parler aussi des coulisses de ces négociations car elles nous semblent importantes aussi. Les Tunisiens doivent savoir les infimes détails. Nous sommes obligés de dire la vérité aux Tunisiens. Les négociations de mardi, ont débuté vers 11h du matin pour prendre fin à 18h30 sans aboutir à aucun résultat. A l’issue de cette réunion, l’UGTT a publié un communiqué, pour affirmer que la grève générale sera maintenue. Nous avons appelé les fonctionnaires et les agents de la fonction publique à la mobilisation avec responsabilité pour que cette grève réussisse. Vous étiez au courant de la rencontre qui a eu lieu ce mardi entre le chef du gouvernement et le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Tabboubi. Nous voulons souligner que cette rencontre n’a duré que trois minutes et c’était juste une rencontre de courtoisie. Rien de plus. Ils n’ont pas discuté des négociations, ni de report de la grève. Cette dernière est maintenue. Il n’y aura pas d’annulation. Les ouvriers et les fonctionnaires dans toutes les administrations centrales, régionales et locales soumis à la loi générale de la fonction publique sont concernés par cette grève. Tous les travailleurs du secteur public, des offices, des institutions et des entreprises publiques sont aussi concernés par la grève. Nous expliquerons pourquoi les travailleurs du secteur public rejoindront notre grève. »a-t-il expliqué.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint, Hfaiedh Hfaiedh a insisté sur le fait que le secteur public ne soutient pas la grève de la fonction publique mais qu’il est directement concerné, étant donné que l’accord entre la centrale syndicale et le gouvernement concernant le secteur public, a porté sur quatre points dont un seul a été mis en oeuvre, relatif aux augmentations salariales. La commission mixte entre la partie syndicale et la partie gouvernementale, concernant la réforme des entreprises publiques au cas par cas n’a pas été finalisée. Le deuxième point est relatif à la fin des négociations concernant la révision du statut général pour ce qui est des institutions publiques dans un délai ne dépassant pas le 31 décembre 2018. Le dernier point porte sur la révision du statut sur le plan réglementaires. »a-t-il expliqué. Hfaiedh a profité de son intervention pour interpeller le porte parole du gouvernement du gouvernement, Iyed Dahmani l’appelant à arrêter avec la désinformation et le dénigrement, précisant dans ce contexte que le volume global des augmentations est de 1200 MD et non pas 2500 MD comme tente de le fait diffuser Iyed Dahmani.
Sami Tahri s’est également attaqué à Dahmani et à ses propos concernant ses déclarations sur les négociations affirmant qu’il n’était pas présent à la réunion et qu’il était venu vers la fin et n’a pris la parole que pour parler des détails de la grève dans une allusion que le gouvernement était préparé à cette grève.
Par ailleurs, Sami Tahri a annoncé que la commission administrative de l’UGTT se réunira samedi 19 janvier pour évaluer assurer le suivi de la grève et annoncer les futures actions à mener et qui ne seront pas ordinaires.
« Les négociations avec le gouvernement sont terminées et la possibilité d’une solution dans l’après midi est impossible », a-t-il affirmé.
Il a par ailleurs que la grève sera pacifique à l’instar de celle du 22 novembre dernier mettant en garde tous ceux qui tenteraient de s’infiltrer dans les rangs des syndicalistes pour semer le chaos.
« Celui qui tient une pierre à la main, qu’il la jette. Celui qui cherchera à semer le trouble nous le contrerons », a lancé Tahri à l’intention de ceux qui parlent d’un scénario similaire au 26 janvier 1978, ajoutant que les pressions et le dénigrement ne les gêneront pas mettant en garde que « ceux qui abordent les élections alors qu’il est en conflit avec 667 mille fonctionnaires ne gagnera pas ».