Sami Tahri : « personne ne peut vaincre l’UGTT »

Le porte-parole de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Sami Tahri, est revenu ce lundi 22 octobre 2018 sur l’accord conclu avec le gouvernement d’union nationale surl’augmentation des salaires dans le secteur public. « C’est une victoire pour la Tunisie. Les augmentations seront effectuées sur une période de 8 à 12 mois. Le versement de la seconde tranche des augmentations est prévu pour mai 2019. Celui de la troisième tranche, pour sa part, est prévu pour janvier 2020 », a-t-il déclaré dans Houna Shems, ajoutant que les montants des hausses sont situés entre 205 et 279 TND.
L’accord conclu avec le gouvernement porte également sur les entreprises publiques selon le porte-parole de l’UGTT. « Il n’y a plus de controverse sur cette question puisque les entreprises publiques ne seront pas cédées. Il s’agit, désormais, de les réformer. Pour ce faire, nous aurons besoin de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, d’un appui financier. Dans ce contexte, les travailleurs doivent se mobiliser pour produire plus. Ce sont eux qui doivent sauver leurs entreprises », a-t-il souligné.

Le gouvernement doit partir
D’autre part, la position de l’UGTT vis-à-vis du gouvernement d’union nationale est la même selon Sami Tahri. « Rien n’a changé. Nous avons juste obtenu des résultats après un marathon de discussions. Le gouvernement voulait porter atteinte à la crédibilité de l’UGTT et prouver que c’était lui qui détenait les commandes. Or, les travailleurs ont démontré leur confiance en l’UGTT. Personne ne peut vaincre l’UGTT. La Tunisie, à travers l’accord signé sur les entreprises publiques, a pu conserver sa souveraineté. Que restera-t-il de l’Etat s’il cède ses entreprises ? », a déclaré le syndicaliste.
Sami Tahri considère, dans ce même contexte, qu’un accord conclu demeure incapable de transformer l’échec en réussite, faisant ainsi allusion à l’échec du gouvernement d’union nationale. Il considère que la situation est la même sur le plan politique, marquée par la persistance des tiraillements politiques.
« Le gouvernement doit changer, y compris son chef. Il doit nous rassurer sur la situation sociale. Il s’agit, désormais, de poursuivre les négociations en faveur du secteur touristique et de la presse. Un bon climat social permettra d’élaborer une solution pour la situation politique », a-t-il souligné.
Le gouvernement, poursuit le syndicaliste, travaille au jour le jour, sans vision et sans choix stratégique. Le remaniement, pour sa part, doit être opéré dans le cadre de la loi. Sur le plan politique, le porte-parole de l’UGTT a souligné un certain tourisme politique. Chaque nouveau bloc parlementaire créé, selon lui, ne fait que compliquer davantage la situation. Dans ce contexte, il est nécessaire d’instaurer un dialogue entre les composantes du pouvoir. Il a aussi déploré le dysfonctionnement au sein des 3 pouvoirs, y compris le judiciaire. « Les juges l’ont eux-mêmes affirmé. La société civile, pour sa part, doit se mobiliser. Elle connaît actuellement un relâchement », a-t-il encore noté.

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