La députée d’Attayar démocratique, Samia Abbou a qualifié « d’horrible, honteux, anxiogène et décourageant pour l’avenir du pays ce qui s’est passé ces derniers jours à l’avenue Kheireddine Pacha où le sit-in du PDL a été levé de force ».
« Ce qui s’est passé est une farce aussi bien au niveau de la forme que du fond, a-t-elle commenté sur radio IFM jeudi 11 mars. Nous sommes dans un oued, et les politiciens dans un autre oued. A l’Avenue Kheireddine Pacha, on a assisté aux mêmes pratiques policières, avec une absence de l’Etat de droit, du moindre traitement démocratique ».
Commentant l’existence de la branche de Tunis de la fameuse Union internationale des Oulémas musulmans, Abbou estime que « dans la pratique, elle représente un grand danger. Sur fond de terrorisme et de radicalisation forcenée, on doit se demander s’il y a un pouvoir de contrôle des systèmes d’éducation qui s’exercent en Tunisie, et quel genre de jeune Tunisien veut-on voir sortir de l’école tunisienne ».
* »J’ai la preuve qu’Ennahdha est financé de l’étranger »
« Quand les députés d’Al Karama descendent dans l’arène de l’Avenue Pacha, on est en droit de se demander si la vraie question du financement du terrorisme se trouve dans cette dualité Ennahdha-PDL, analyse Abbou. Il y a des gens décédés qui sont inscrits sur les registres comme finançant Ennahdha. Et ils se trouvent sous terre, au cimetière ! Quoiqu’il en soit, j’ai des preuves, documents à l’appui, qu’Ennahdha est financée de l’étranger. Ce qui est sûr, c’est que cette Union des Oulémas musulmans a des rapports avec les Frères musulmans. Mais au final, Ennahdha et le PDL se moquent du peuple tunisien, et ce duel les arrange ».
Et Abbou d’ajouter: « Il est temps que Ghannouchi se taise pour écouter les autres. Cela fait dix ans qu’il parle, conduisant la Tunisie vers la catastrophe. Il y a un dialogue d’ordre prioritairement économique qui doit se faire pour sauver la Tunisie, et non pour sauver un système politique qui a démontré sa faillite. En 2013, il y a eu le dialogue des deux Cheikhs. Regardez où il nous a menés aujourd’hui. Nous sommes dans une impasse. Quels sont les objectifs auxquels peut aboutir ce dialogue proposé ces derniers temps ? Ce serait déjà une bonne chose si l’on parvient à signer un accord sur les mesures économiques salutaires à entreprendre. Notre pays en est au point où il est obligé de contracter des crédits à des taux d’intérêt de 12% rien que pour payer les salaires des gens. Le pays se trouve en état de faillite non déclarée ».
* »Le gouvernement Mechichi, une partie de notre drame »
Commentant le bilan du gouvernement Mechichi, Samia Abbou souligne que « ce gouvernement est une partie de notre drame, il a ajouté à la paralysie. Dans la pratique, il n’y a pas de gouvernement chez nous. Le président de la République est le chef de l’Etat. Il a toutes les données, tous les rapports et informations. Kaïs Saïed connait les moindres détails. C’est à lui de prendre les décisions et d’acter l’article 80, car la situation de la Tunisie est très très grave. Il nous faut des solutions d’exception. Les voies traditionnelles sont devenues inadéquates, obsolètes et inefficaces. Je vous donne un exemple inhérent à un dossier sur lequel je suis en train de travailler. Borj Chakir va fermer bientôt. Des mafias s’enrichissent dans cette affaire ».
* »L’éviction de Ghannouchi sera le début de la sortie du tunnel »
Enfin, abordant le sujet de la motion qui se prépare, et relative au retrait de confiance au président de l’ARP Rached Ghannouchi, elle a martelé que le départ du président d’Ennahdha est plus que jamais à l’ordre du jour, et se pose comme une priorité absolue.
« Son éviction du parlement aura un impact positif sur tout le pays, y compris sur son sur économie. Ce sera le début de la sortie du tunnel pour sa jeunesse et son avenir », a-t-elle conclu.
H.A.