Les déclarations de Moncef Marzouki, en déplacement à Kairouan dimanche 23 octobre 2017, sur Ennahdha semblent avoir « heurté » Samir Dilou, député du parti islamiste au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Intervenant ce lundi 23 octobre 2017 dans Houna Shems, le député qualifie les propos de l’ancien président provisoire disant qu’Ennahdha compose avec un gouvernement corrompu, de « cruels » .
« C’est une déclaration d’une extrême cruauté », regrette le nahdhaouis, qui estime que le chef du parti Harak Tounes Al Irada « parle trop et fait des déclarations mensongères ». « Dans ses dernières interventions dans Chahed Aala Al Asr, il y a beaucoup d’erreurs et d’informations erronées. Il y a des choses qu’il n’aurait pas dû évoquer par obligation de réserve, à l’instar d’une rencontre privée avec le chef d’Ennahdha Rached Ghannouchi au palais de Carthage », explique-t-il.
Samir Dilou affirme, par ailleurs, qu’il est plus simple d’être spectateur. « Un gouvernement peut commettre des erreurs, mais occuper de telles responsabilités est délicat. D’ailleurs, les responsables de l’ancien Congrès pour la République (CPR) qui étaient dans la Troïka peuvent en parler », souligne-t-il. Et d’ajouter, sur les affirmations de Moncef Marzouki sur les élections de 2019 qui s’annoncent « truquées » : « Ce n’est pas le gouvernement qui supervise les élections, mais l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE). Il s’agit, donc, d’accuser l’ISIE ».
Le député a, d’autre part, réagi aux menaces de la présidente de l’Union tunisienne d’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) de se retirer du pacte de Carthage à cause du projet de loi de Finances 2018. « Il existe des concertations qui se font autour d’une table, d’autres à travers des déclarations », commence-t-il par dire. Le patronat, poursuit le député, considère qu’il a déjà fait des sacrifices. « Nous espérons que la dialogue apportera des solutions. Ce qui est certain, c’est que la conjoncture actuelle requiert un sacrifice de la part de tous », ajoute-t-il encore.
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