Le coup d’envoi de la 4ème édition du Forum Médical de Réalités a été donné ce jeudi 8 février 2019 à Hammamet, en présence des représentants de l’État, des professionnels de la santé et de la société civile. Placé sous le thème de « la santé numérique : un défi sociétal, un engagement », le Forum constitue une occasion annuelle de réunir les différents acteurs autour de la santé numérique afin d’étudier les problématiques du secteur et d’élaborer des solutions.
Pour Taïeb Zahar, président du Forum International de Réalités, la présence du ministre de la Santé, Abderraouf Cherif, et celui des technologies de l’information et de la communication, Anouar Maarouf, témoigne de l’intérêt que portent les pouvoirs publics à la santé numérique. « La Tunisie doit jouer un rôle de hub pour le Maghreb et pour l’Afrique en matière de santé numérique. Notre objectif est de faire de la santé numérique un défi sociétal et un engagement », a-t-il déclaré.
Passer à la médecine digitale : un impératif
De son côté, le ministre des technologies de la communication et de l’économie numérique, Anouar Maarouf, considère que le corps médical a la responsabilité de conduire la transformation sociétale. « Le digital est votre allié pour conduire cette transformation. Vous êtes l’élite de la société», a-t-il dit à l’adresse des médecins. Il est, de ce fait, capital que ce corps médical puisse intégrer le digital dans son travail.
Malgré les progrès accompli par la Tunisie en matière de santé numérique, nous restons encore dans la phase de numérisation selon Anouar Maarouf. C’est la phase du digital qui permettra d’apporter un réel changement dans l’expérience médicale. « Le digital change le processus : plus besoin d’aller consulter un médecin pour les pathologies puisque certaines d’entre-elles ne nécessitent pas le déplacement des patients. Il faut sortir du carré de la peur par rapport à l’exploitation des données personnelles. Nous avons, en effet, les dispositions législatives qui garantissent l’exploitation de ces données sachant que cela permettra de prévenir les maladies et de mieux définir les politiques publiques », a-t-il expliqué
Le numérique, la première pierre de la réforme du système de santé
De son côté, le ministre de la Santé, Abderraouf Cherif, considère que la Tunisie fera un excellent saut au niveau des prestations médicales en 2019. « D’ici 2020, nous mettrons en place la couverture maladie universelle pour tous les tunisiens. Le projet va démarrer en avril 2019 et il sera installé en novembre 2019 », a-t-il dit. Le département de la santé, poursuit le ministre, a mis en place un plan d’action en vue de la modernisation du système sanitaire. « La santé numérique permet d’accélérer l’exportation des services de la santé. Sur la période 2019-2020 : 22 centres hospitalo-universitaires seront numérisés. Nous mettrons également en place une nouvelle version du système national de santé (RNS) pour un investissement total de 34 MDT. A titre d’exemple, l’hôpital Habib Thameur sera numérisé à 100 % d’ici la fin du mois de février 2019 », a-t-il expliqué.
Autre projet phare du ministère de la Santé : le déploiement du dossier médical informatisé qui sera déployé dans les 22 CHU évoqués précédemment, et ce d’ici fin avril. Pas seulement : à la fin du même mois, l’identifiant unique de santé devrait également être mis sur les rails. Ainsi, selon le ministre, dès le 1er mai 2019, les tunisiens auront leur identifiant. « Il s’agit de la première pierre de la réforme du système de santé », a-t-il assuré. D’un autre côté, les rendez-vous à distance seront mis en place, selon Abderaouf Cherif, dans 3 CHU et d’ici la fin de 2019, l’expérience sera généralisée aux restes des établissements de ces types. « Un portail patient sera également lancé pour permettre aux citoyens de prendre leurs RDV sans passer par les structures publiques », a-t-il encore déclaré.