Sarra Rejeb : l’avion de Ben Ali a coûté 112 millions de dinars

L’Airbus présidentiel A340-500, récemment revendu pour 181,6 millions de dinars, fait encore couler beaucoup d’encre. Intervenant dans Expresso du lundi 5 décembre 2016, Sarra Rejeb, PDG de Tunisair, a tenté à mettre les points sur les « i » concernant cette affaire. « L’appareil a été acquis, en 2009, à 250 millions de dinars et nous l’avons revendu à 181,6 millions de dinars. Le chiffre avancé par certaines rumeurs, 300 millions d’euros, est erroné », a-t-elle expliqué, soulignant que l’A340-500 coûtait à la compagnie 50 000 TND par jour, pour un total de 112 millions de dinars en frais de stationnement et de maintenance.
L’intention de vente, selon Sarra Rejeb, a été exprimée dès 2011.

Une bonne affaire dont je suis fière
Dans cette optique, un comité national, composé par le PDG de Tunisair, de représentants du ministère du Transport, du gouvernement et de la Banque Centrale de Tunisie, a été constitué. Il était chargé d’étudier les propositions de rachat de l’avion présidentiel, pour ensuite présenter des rapports réguliers à la présidence du Gouvernement. « Nous avons reçu trois propositions sérieuses. La première date de février 2015, pour un montant de 105 millions de dollars. L’acheteur souhaitait garder l’anonymat, mais l’information a été dévoilée. La transaction a donc été annulée. Idem pour décembre 2015 (94 millions de dinars), où un acheteur saoudien est revenu sur ses pas pour les mêmes causes. La troisième offre est celle qui a été conclue récemment. Dans ce cadre, une clause de confidentialité a été signée avec l’acheteur, ce qui nous empêche de dévoiler son nom, même si les fuites l’ont déjà fait », a déclaré la PDG de Tunisair.
Était-ce une bonne affaire pour Tunisair ? « Oui », a répondu sans hésiter Sarra Rejeb. De fait, elle a expliqué que la valeur du marché de l’appareil diminuait au fil du temps. « L’A340-500 n’est plus fabriqué dans les usines d’Airbus. De plus, plusieurs pays ont mis le même modèle en vente. Le prix atteint, parfois, 60 millions de dollars (environ 139 millions de dinars tunisiens). C’est une bonne affaire et j’en suis fière », a assuré Sarra Rejeb.
Certaines voix, d’un autre côté, ont affirmé que la compagnie aurait pu garder l’appareil pour une exploitation commerciale. « Non », a lancé la PDG de Tunisair, expliquant, à la fin, qu’il s’agissait d’un appareil VIP qui ne correspondait pas « au métier de la compagnie », orienté vers le transport de passagers.

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