Par Ridha Lahmar
Le nombre d’entreprises qui ont présenté des dossiers aux tribunaux ces derniers mois en vue de se mettre sous la protection de “la loi sur les entreprises en difficulté” se comptent par centaines. Cela implique de la part des tribunaux de désigner des experts comptables et des comptables pour vérifier les comptes afin d’établir éventuellement le bien-fondé de ces requêtes.
Cela prouve si besoin est, que l’économie tunisienne connaît de grandes difficultés qui ont engendré la dégradation de la situation financière du tissu entrepreneurial.
Pourquoi on est-on arrivé à cette extrémité ? Qu’est-ce qui amène un chef d’entreprise à reconnaître son incapacité à poursuivre ses activités et à faire face à ses obligations financières ?
Il y a en fait deux causes majeures nées à la suite des évènements révolutionnaires du 14 janvier 2011.
D’abord la déstabilisation d’un grand nombre d’entreprises tunisiennes soit, suite à des perturbations internes : grèves, revendications salariales, sit-in, contestations des chefs d’entreprises du type “Dégage” par le personnel. Soit, suite aux perturbations extérieures qui ont provoqué des troubles dans la gestion et le fonctionnement de certaines d’entreprises. Les barrages sur les routes n’ont pas permis à certaines entreprises de commercialiser leurs produits pendant des semaines.
Les perturbations sociales dans le fonctionnement des ports n’ont pas favorisé l’importation de matières premières ni l’exportation de produits finis.
Les recettes des entreprises ont donc diminué, parfois sensiblement, alors que les charges fixes ont augmenté dans de grandes proportions et cela de façon brusque. Il s’agit en réalité de déstabilisations durables qui affectent la compétitivité des produits et services et par suite celles des entreprises elles-mêmes.
Pour la deuxième cause majeure il s’agit du comportement des banques qui ont ralenti leurs concours financiers, suite à un rétrécissement de leurs liquidités. En somme, c’est au moment où les entreprises ont le plus besoin de trésorerie que les banques font des restrictions de crédit.
Certes, il n’y a pas lieu de généraliser : les banques privées sont plus compréhensives que les banques publiques et tiennent à conserver leur clientèle d’entreprises en maintenant leurs concours.
Depuis trente mois, les entreprises vivent une situation pénible sinon impossible, au point que plusieurs centaines sont contraintes de baisser les bras alors que nos besoins en matière de création d’emplois n’ont jamais été aussi vitaux.
Rappelons que le tissu entrepreneurial tunisien, dominé par les PME (90%), est caractérisé par sa faible densité, ce qui pousse les pouvoirs publics à encourager la création d’entreprises nouvelles.
Encore faut-il d’abord commencer par sauvegarder les entreprises qui existent déjà et qui souffrent de certaines fragilités et connaissent des difficultés multiples.
Insuffisance de fonds propres, ce qui engendre des déséquilibres financiers évidents en raison de la lourdeur de l’endettement bancaire.
Défaillances au niveau de l’organisation et du management, ce qui provoque des erreurs de gestion aussi bien dans le domaine commercial que dans le domaine financier.
Il y a souvent des carences au sein des entreprises pour ce qui est du contrôle qualité des produits et services, de la capacité d’innovation et du potentiel de recherche-développement.
Or l’entreprise, qu’elle soit publique ou privée, est la cellule économique de base pour la production des richesses que ce soit des produits ou des services.
Elle est à l’origine de la création de la valeur donc de la prospérité. C’est l’entreprise qui fait la croissance du PIB, qui crée les emplois, distribue des salaires et assure la promotion des exportations. C’est pourquoi il est fondamental de lui ménager toutes les conditions d’épanouissement et de croissance que ce soit au niveau du climat des affaires, du financement des investissements, de la disponibilité des compétences humaines, de l’environnement social et des formalités bureaucratiques.
Nous avons besoin d’un sursaut salvateur pour réhabiliter le prestige social du chef d’entreprise, plutôt que de le diaboliser car il prend des risques et assure de grandes responsabilités.
Restaurer la santé financière et le dynamisme commercial de l’entreprise. Repositionner le salarié au centre de l’entreprise et à la base de son développement et de sa prospérité.
Employeurs et salariés doivent conclure un pacte de partenariat qui renforce le sentiment d’appartenance à l’entreprise, et qui doit être associé à la gestion et intéressé aux résultats.
Le tissu entrepreneurial tunisien comporte certes, des “brebis galeuses”, il y a certainement des “patrons voyous” et des “employés anarchistes” qui doivent être isolés, dénoncés, et ramenés à la raison et au dialogue.
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AFIGEO : système d’information géographique
Un colloque tuniso-libyo-français a été organisé à Tunis les 27 et 28 juin ayant pour thème : “les systèmes d’information géographique” en coopération étroite avec AFIGEO, et l’Association française pour l’information géographique.
La séance d’ouverture a consisté en deux interventions, celle de M. Mongi Marzouk, ministre des Technologies de l’Information et de la communication et M. François Gouyette, ambassadeur de France à Tunis.
L’introduction du Forum a été faite par Mme Michèle Feki, directrice d’UBI France en Tunisie, M. Jean Philippe Lestang membre de la délégation française qui a présenté AFIGEO ainsi que M. Kaïs Sellami, président de la fédération nationale des TIC. Celle-ci a porté sur le secteur privé tunisien dans la géomatique et les schémas de coopération avec les entreprises françaises.
Le responsable du Centre national de la cartographie et de la télédétection en Tunisie a fait un exposé sur l’approche stratégique de production et d’utilisation de l’information géographique en Tunisie.
De son côté, M. Jean Philippe Grelot, DGA de l’Institut géographique national (Paris) a fait un exposé sur l’expérience française en matière de mise en place d’une infrastructure national de données géographiques. Trois thématiques ont été traitées successivement par les représentants des entreprises spécialisées.
La cartographie au service de la sécurité et de la sûreté.
Les solutions apportées par les entreprises : Géolocalisation.
La 3e thématique a porté sur les systèmes d’information géographique au service des réseaux.
Plusieurs rendez-vous B to B ont eu lieu en marge du colloque entre chefs d’entreprises tunisiens, libyens et français en vue d’identifier des opportunités de partenariat destinées à promouvoir des projets d’investissement communs dans un secteur plein d’avenir.
APIC : promotion des villes nouvelles
L’Association professionnelle de la promotion immobilière et de la construction (APIC) présidée par Chedli Sellami, a organisé une réception à l’hôtel “Concorde” à Tunis le 20 juin à l’occasion du coup d’envoi officiel de ses activités.
En effet, l’APIC qui regroupe toutes les professions liées directement ou indirectement au secteur du bâtiment et de la promotion immobilière, a l’intention d’organiser une journée nationale qui sera consacrée au thème de la création de villes nouvelles en Tunisie.
Il faut dire que cette journée, prévue pour début septembre, permettra non seulement de faire un diagnostic du secteur, d’identifier les obstacles et les difficultés qui empêchent son développement, mais aussi de formuler des recommandations relatives à son expansion.
Plusieurs responsables de haut niveau ont assisté à cette réception qui a permis à plusieurs dizaines de promoteurs immobiliers de prendre connaissance des projets et programmes d’activité de l’APIC.
25 usines pour le recyclage de tous les déchets solides
Une société allemande de réputation mondiale DHK Africa se propose, en coopération avec des privés tunisiens, de promouvoir un projet gigantesque en Tunisie. Le dossier a été présenté aux autorités tunisiennes pour agrément.
Il s’agit de réaliser progressivement 25 usines pour le recyclage de l’ensemble des déchets solides, à l’exception des déchets toxiques, ce qui couvre l’ensemble du territoire tunisien.
Ce projet représente un grand intérêt pour notre pays en raison des caractéristiques suivantes.
D’abord le recours à une technologie perfectionnée qui évite le rejet de toute émission gazeuse dans l’atmosphère.
Ensuite ce projet permettra de résoudre de façon définitive le problème aigu du traitement des déchets domestiques solides par les collectivités publiques sur tout le territoire de la République. C’est une question posée depuis plus de vingt ans qui n’a jamais trouvé l’ébauche d’une solution et qui soulève la colère et la réaction des habitants depuis trente mois.
Comme il s’agit d’un projet privé, l’Etat n’a pas à investir directement sauf peut-être, offrir des facilités foncières. Il faut dire aussi que les usines produiront de l’énergie, l’emploi procuré par ces usines est loin d’être négligeable : 500 emplois pour chaque usine dont 60 cadres supérieurs.
Cession de 35% du capital de Tunisie-télécom
Le Ministère des technologies, de l’information et de la communication, a donné son accord à Emirati International telecom de céder sa participation au Capital de Tunisie-télécom qui s’élève à 35%, à la demande de celle-ci.
Cette part a été acquise en 2006 pour un montant de 2,25 milliards de dollars. Cet accord est assorti de certaines conditions dont la qualité stratégique du repreneur qui doit être mondialement connu et avoir des compétences technologiques novatrices pour apporter une valeur ajoutée à Tunisie télécom au niveau des produits et services, nous croyons savoir qu’il y a plusieurs candidats à ce rachat dont un Coréen, deux turcs, un français et un chinois.
Electro-Star double son chiffre d’affaires en 2012
La Société Electro-Star revient de loin, spécialisée dans le montage d’une large gamme d’équipements électro-ménager : climatiseurs, téléviseurs,… la société Electro-Star après avoir rencontré des difficultés il y a quelques années, a remonté rapidement la pente. En effet son chiffre d’affaires est passé de 52,616 MD en 2011 à 99,713 MD en 2012. Malgré cela les pertes se sont élevées à 586.717 DT.
Il faut dire que les salaires et charges sociales ont augmenté de 9%.
Ridha Lahmar