Un grand projet de 4 milliards de dinars sera lancé d’ici 2030, portant sur la réforme du dispositif de la formation professionnelle, d’après Saïda Ounissi, secrétaire d’État à la Formation professionnelle chargée de l’initiative privée.
Ce projet, a-t-elle rappelé dans Expresso de ce jeudi 2 mars, s’inscrit dans le cadre d’une convention signée avec l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) en 2012. Dans ce contexte, une nouvelle loi sur la formation professionnelle sera mise en place. Le texte sera basé sur une stratégie moderne visant à stimuler l’entrepreneuriat. Autre sujet abordé par la secrétaire d’État : les centres de formation. Ces derniers ne seront pas localisés uniquement dans les régions intérieures, mais également dans les entreprises privées. « Nous travaillons actuellement sur la création d’une instance nationale de l’orientation, qui sera co-gérée par le ministère de l’Éducation et celui de l’Enseignement supérieur », a déclaré Saïda Ounissi.
Elle a, par ailleurs, insisté sur l’importance d’établir le dialogue avec le secteur privé et les investisseurs au sujet de la formation professionnelle.
De bonnes intentions, en attendant les résultats
Rappelons que les déclarations de la secrétaire d’État à la formation professionnelle chargée de l’initiative privée s’inscrivent dans la même ligne de mire que celles du ministre de la formation professionnelle, Imed Hammami, dans une déclaration à Réalités Online, expliquant la nouvelle loi obligeant ceux qui ont quitté l’école prématurément à suivre une formation professionnelle. Le ministre a affirmé que le dispositif sera applicable dès septembre 2017. Il vise, selon lui, à stopper l’hémorragie de l’abandon scolaire. De fait, chaque année, plus de 110 000 élèves de moins de 16 ans quittent les bancs de l’école. Il faudra du temps pour pouvoir constater d’éventuelles retombées de ces dispositifs annoncés par l’Exécutif. Suffiront-ils à convaincre les jeunes citoyens de l’importance de l’éducation ? Le secteur est lui-même, aujourd’hui, en proie à une crise sans précédent, marquée notamment par la guerre sans merci opposant le ministère de l’Éducation aux syndicats de l’enseignement de base et secondaire. Il existe une autre équation sur laquelle le gouvernement d’union nationale va devoir se pencher : permettre aux futurs bénéficiaires des formations professionnelles d’entrer au marché du travail. Et là encore, un long chemin reste à parcourir.