L’affaire du député propriétaire d’une usine de textile fait encore couler de l’encre. Il s’agit, rappelons-le, du député d’Al Badil Ettounsi Jalal Zayati. Accusé de spéculation et de s’être accaparé d’une partie de la fabrication des 30 millions de bavettes, le député a totalement contredit le ministre de l’Industrie et des PME, Salah Ben Youssef. Celui-ci avait assuré qu’il n’était pas au courant que l’usine en question appartenait au député.
Or, ce dernier, intervenant sur Carthage+ dans la soirée du vendredi 18 avril 2020, a assuré que c’est le ministre de l’Industrie qui a demandé à son collègue du département du Commerce de le contacter au sujet d’une commande de 32 millions de bavettes. Ce contact a été établi depuis le 7 avril 2020, soit bien avant la mise en place du cahier de charges relatifs à la fabrication des masques.
Voilà qui remet en question les explications du ministre de l’Industrie et des PME, Salah Ben Youssef, qui avait, hier encore, assuré qu’il n’avait aucunement pris contact avec le député et qu’il ignorait même que celui-ci était le propriétaire de l’usine de textile. C’était, en réalité, très difficile à croire.
Pour sa part, le député ne semble guère se soucier de ce qui s’est passé. Il a affirmé qu’il n’a reçu aucun bon de commande et qu’il ne composera plus avec l’État. « J’ai déjà mes clients et des commandes à l’étranger », a-t-il assuré. Il s’agirait, selon certaines informations, d’un client belge. Toutes les bavettes seraient donc exportées à des prix juteux pour l’industriel. C’est compréhensible après tout puisqu’il s’agit d’un homme d’affaires. Cependant, il a oublié qu’il était un député élu pour représenter le peuple, et ce peuple a besoin de lui en ce moment… Quant au ministre de l’Industrie et des PME, il est clair qu’il va devoir s’expliquer sur tout cela. Rappelons que le parti Al Joumhouri avait appelé à son limogeage.