Sécheresse : cette piste (intéressante) que nos voisins ont déjà empruntée pour s’en sortir

La Tunisie subit un stress hydrique sans précédent. Malgré la bénédiction des pluies des dernières semaines, la situation demeure toujours aussi incertaine, notamment avec l'arrivée de la saison chaude qui s'annonce plus difficile que la précédente.

Quelles sont les alternatives aux barrages ? La première chose à faire, aux yeux des experts, consistent à réparer les canaux de la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE). À cause des fuites d'eau, nous perdons près de 50% du précieux liquide qui devait être acheminé vers nos maisons et ailleurs.

La désalinisation de l'eau de mer est une autre alternative très intéressante. Certes, elle nécessite de gros moyens financiers, mais plusieurs pays, dont des voisins, s'y sont déjà lancés. C'est le cas du Maroc. Comme on peut le voir sur cette illustration réalisée par BNC Intelligence, le Royaume a déjà investi 2,37 millions de dollars dans un tel projet.

On trouve, ensuite, Amman (3,16 millions de dollars), l'Égypte (3,26 millions de dollars), la Jordanie (4,20 millions de dollars), les Émirats Arabes Unis (10,28 millions de dollars), ou encore l'Arabie Saoudite (14,58 millions de dollars). Dans ce dernier Royaume, la quasi totalité des infrastructures touristiques sont approvisionnées en eau de mer traitées, notamment aux alentours de la Mecque.

Certes, c'est une question de moyens et nous en manquons en Tunisie. Or, le moindre dinar investit dans la désalinisation des eaux de mer constitue un véritable investissement d'avenir. Les autorités tunisiennes sont conscientes de l'importance de mener de tels projets. D'ailleurs, on attend encore l'entrée en fonction de l'une des stations en 2023 : celle de Sidi Abdelhamid à Sousse. C'est le résultat d'un investissement de 128 millions de dinars. Elle devrait être capable de traiter près de 50 000 mètres cubes d'eau de mer quotidiennement, pour atteindre, ensuite, les 100 000 mètres cubes.

Nous attendons également celle de Zarat (Gabès) avec sa capacité de 100 000 mètres cubes par jour, dont les travaux ont avancé à hauteur de 70% selon les informations disponibles. Toutefois, cela reste insuffisante. La désalinisation de l'eau de mer est un choix urgent qu'il faut faire pour la survie des générations futures. Il est essentiel que les pouvoirs publics s'investissent davantage dans de tels projets, quitte à emprunter auprès de l'étranger, car sans eau, il n'y aura ni économie, ni politique… Il n'y aura pas de vie tout simplement.

F. K

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