Selon les dernières données de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), le taux de remplissage moyen des barrages tunisiens s’élève à un maigre 20,5% au 21 novembre 2024, un chiffre bien en deçà des moyennes des dernières années. Cette situation alarmante est le résultat d’une conjugaison de facteurs : un déficit pluviométrique important, une demande en eau croissante liée à l’expansion démographique et aux activités économiques, et une gestion des ressources en eau qui fait l’objet de nombreux débats.
Les régions du nord du pays sont les plus durement frappées par cette sécheresse. Les barrages de Sidi Salem et Sidi Barrak, situés dans la région de Béja, ne sont respectivement remplis qu’à 16% et 26%. Ces infrastructures, essentielles à l’approvisionnement en eau potable et à l’irrigation des terres agricoles, se trouvent dans une situation critique. Au total, les réserves en eau ont chuté de plus de 130 millions de mètres cubes par rapport à la moyenne de la même période.
L’éventuelle disette d’eau a des conséquences directes sur la vie quotidienne des Tunisiens. Les restrictions de distribution se multiplient, les agriculteurs voient leurs cultures menacées par le manque d’irrigation, et les activités industrielles sont contraintes de réduire leur consommation. À terme, c’est l’ensemble de l’économie tunisienne qui pourrait être impactée par cette crise hydrique.
Face à cette situation d’urgence, les autorités tunisiennes sont appelées à prendre des mesures fortes et rapides pour faire face à cette crise. Il s’agit notamment de mettre en œuvre des plans de rationnement de l’eau, de promouvoir les économies d’eau dans tous les secteurs, et d’investir massivement dans les infrastructures de stockage et de dessalement de l’eau de mer.