D’après les résultats de la dernière enquête d’Afrobarometer en Tunisie, la majorité des répondants remarquent une intensification des sécheresses et des mauvaises récoltes dans leur région pendant ces 10 dernières années.
Seulement environ quatre Tunisiens sur 10 disent être informés de la notion des changements climatiques. Une majorité parmi eux indexent les individus, entreprises et gouvernements des autres pays comme principaux responsables de ce phénomène. Ils considèrent que les pays riches doivent avoir la responsabilité principale de limiter l’impact du changement climatique.
De plus, la majorité des citoyens indiquent avoir ajusté leurs habitudes de consommation d’eau à cause des changements climatiques, et estiment que le gouvernement devrait trouver de meilleures méthodes de gestion et de préservation des ressources en eau plutôt que de rationner l’approvisionnement.
Les Tunisiens incitent également leur gouvernement d’exercer une pression sur les pays riches afin qu’ils soutiennent les victimes des effets du changement climatique.
Une grande majorité des Tunisiens remarquent une intensification des sécheresses (77%) et des échecs de récoltes (54%), particulièrement dans les régions rurales (88% et 64% respectivement), ainsi que dans le nord-ouest (85% et 66%), le centre-ouest (92% et 80%) et le sud du pays (86% et 54%). Cette perception de l’aggravation des sécheresses a nettement augmenté, passant de 45% en 2018 à 77% en 2024.
Environ quatre Tunisiens sur dix (37%) sont conscients des changements climatiques, avec une meilleure connaissance parmi les plus instruits (59%), les jeunes (45%), les citadins (39%) et les personnes aisées (39%).
Parmi ceux qui sont informés sur le changement climatique, 80% considèrent que les individus, entreprises et gouvernements des autres pays en sont les principaux responsables, et 61% pensent que les pays riches doivent prendre la responsabilité principale pour réduire les effets du changement climatique.
Plus de la moitié des répondants (55%) ont modifié leurs habitudes de consommation d’eau en réduisant leur utilisation ou en changeant leurs sources d’approvisionnement en raison des changements climatiques.
Sept Tunisiens sur dix (72%) estiment que le gouvernement doit trouver de meilleures façons de gérer et de préserver les ressources en eau, plutôt que de rationner l’approvisionnement. En outre, 85% des Tunisiens sont d’accord pour que leur gouvernement fasse pression sur les pays riches afin d’obtenir une aide pour les victimes des effets des changements climatiques.
Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage, produisant des données fiables sur les expériences et les opinions des Africains en matière de démocratie, de gouvernance et de qualité de vie. Depuis 1999, neuf cycles d’enquêtes ont été réalisés dans jusqu’à 42 pays. Les enquêtes du Round 10 ont débuté en janvier 2024. En Tunisie, l’équipe d’Afrobarometer, menée par One to One for Research and Polling, a interrogé 1.200 adultes tunisiens entre le 25 février et le 11 mars 2024. Cet échantillon national est représentatif et a une marge d’erreur de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%. Des enquêtes précédentes ont été conduites en Tunisie en 2013, 2015, 2018, 2020 et 2022.