En septembre 2024, les banques publiques tunisiennes ont su maintenir un solde créditeur relativement stable, atteignant près de 35 milliards de dinars, soit l’équivalent de 10,4 milliards d’euros, selon les données récentes publiées par l’Autorité des marchés financiers (CMF). Cette résilience contraste avec le ralentissement général de la croissance du crédit observé dans l’économie tunisienne.
La Banque centrale de Tunisie (BCT) a rapporté une décélération du rythme global des prêts, passée de 7,7 % en 2022 à seulement 2,7 % en 2023. Toutefois, les banques publiques, à savoir la Banque Tunisienne, la B-Hash Bank et la Banque Nationale Agricole (BNA), ont affiché des performances variées. La Banque Tunisienne a enregistré une baisse de ses prêts de 7,35 %, atteignant 9,961 milliards de dinars (2,97 milliards d’euros). De son côté, la B-Hash Bank a connu une progression de 5,2 %, portant ses encours de crédit à 10,687 milliards de dinars (3,19 milliards d’euros). Enfin, la BNA a réussi à stabiliser son solde créditeur autour de 14,330 milliards de dinars (4,28 milliards d’euros).
Une répartition sectorielle dominée par les services
Sur le plan sectoriel, le secteur des services conserve sa position dominante, absorbant 52,3 % des crédits alloués. L’industrie suit avec 43,1 %, tandis que l’agriculture et la pêche ne représentent que 4,6 % des prêts octroyés. Cette disparité souligne l’importance des services dans l’économie tunisienne, mais pose également des questions sur la sous-représentation des secteurs agricoles et halieutiques, pourtant stratégiques.
En 2023, le secteur bancaire tunisien a décaissé 34,9 milliards de dinars (10,42 milliards d’euros) au profit du secteur public. Cette contribution demeure cruciale pour l’équilibre financier du pays, surtout dans un contexte où le gouvernement se tourne davantage vers l’emprunt intérieur et le soutien de la Banque centrale pour combler son déficit budgétaire.
Un nouvel emprunt pour 2025
En prévision des besoins financiers du premier trimestre 2025, le parlement tunisien a adopté un amendement à la loi de finances autorisant l’État à contracter un nouvel emprunt auprès de la Banque centrale. Ce prêt, d’un montant de 7 milliards de dinars (2,11 milliards d’euros), sera accordé à taux zéro, remboursable sur 15 ans avec un moratoire initial de trois ans.
Le ministère des Finances estime que la Tunisie aura besoin d’environ 28,3 milliards de dinars (8,45 milliards d’euros) en 2025 pour répondre à ses obligations budgétaires. Ce chiffre souligne l’ampleur des défis financiers auxquels le pays fait face, dans un contexte économique marqué par des tensions internes et des incertitudes internationales.
Les banques publiques tunisiennes jouent un rôle essentiel dans le financement de l’économie. Leur capacité à maintenir un solde créditeur stable dans un contexte difficile est encourageante. Toutefois, de nombreux défis restent à relever pour assurer la pérennité du système bancaire et soutenir la croissance économique du pays.
Secteur bancaire tunisien : Les banques publiques affichent un solde créditeur
Miniature people: Group of small businessmen standing on coin with Business Growth concept.