Les mouvements de grèves, sur fond de revendications salariales, ne connaissent pas de répit. Il ne se passe pas un jour sans qu’on annonce des mouvements de contestations, sit in, blocages de la production et sans que de nouveaux préavis de grève de deux, trois ou même cinq jours, dans tel ou tel secteur d’activité, ne viennent allonger la liste.
Le ministre des Affaires sociales, Ammar Younbaai, affiche, malgrè cette situation, un calme olympien et un optimisme toujours renouvelé. Pour lui, les trois premiers mois de l’année 2015 ont enregistré 78 grèves seulement, contre 119 durant la même période une année auparavant.
La réalité du terrain est toute autre. La grève au Tribunal administratif se poursuit depuis le 14 avril, une autre est annoncée pour les 28 et 29 avril dans le secteur de la santé, les enseignants du supérieur ont observé un arrêt de travail d’un jour et une grève de deux jours est annoncée dans le secteur de l’éducation de base. Rien ne semble aujourd’hui pouvoir arrêter cette spirale alimentée par une grogne continue et des revendications salariales qui ne cessent de se radicaliser et de s’étendre.
Le secteur de l’éducation et de l’enseignement n’en finit pas d’être gagné par les tensions sociales et dans ce domaine très sensible, les grèves se succèdent et leur cause est unique. Des augmentations salariales, des demandes de nouvelles primes spécifiques.
A peine le dossier des professeurs de l’enseignement secondaire clôt, et comme il était attendu, les instituteurs dans le cycle d’enseignement de base ont pris le relais, annonçant une grève de deux jours, les 12 et 13 mai, comme si un seul jour ne suffit pas.
Le Secrétaire général adjoint de l’enseignement de base, Mohamed H’laeïm explique que le syndicat réclame la mise en place d’un statut spécifique de l’école primaire qui lui confère une réelle autonomie et d’avoir des ressources budgétaires fixes. « Jusqu’ici l’école primaire fonctionne à coup de subventions variant entre 300 ou 350 dinars pour des écoles de plus de 1000 élèves. » souligne Mohamed H’laeïm.
Le syndicat exige, surtout, une prime trimestrielle qui soit équivalente à un salaire et une augmentation salariale de 400 dinars par mois ? A ce propos, précise M. H’leim, le blocage des négociations est dû au renvoi par le ministère de l’Education du dossier pour être examiné par le gouvernement.
Les négociations achoppent également sur le projet de statut des enseignants de l’école de base, qui a subi des modifications et attend toujours l’application, sur les conditions de départ à la retraite et la réforme du système éducatif.
Tout en insistant que la grève reste une solution de dernier recours, M. H’leim annonce que le secteur observera les 12 et 13 mai prochains une grève générale et qu’en cas de non aboutissement des négociations, le recours à une grève administrative et à un boycott des examens sont des éventualités non exclues.
Enseignement supérieur, des primes encore des primes
Dans l’enseignement supérieur, une grève a été observée le 14 avril 2015. D’autres formes de protestation sont en train d’être discutées au sein du syndicat concerné.
Houcine Boujarra, Secrétaire général du syndicat de l’enseignement supérieur et de la recherche estime que les revendications sont essentiellement salariales. Outre une prime de rentrée universitaire, le syndicat réclame une autre dite de motivation.
Le syndicat de l’enseignement supérieur et de la recherche réclame une prime pour les membres des commissions de recrutement et l’harmonisation du montant de la prime servie pour l’encadrement des mémoires de fin d’études, des masters et des thèses.
A ce niveau, le blocage persiste et les négociations se déroulent désormais à la présidence du gouvernement. En cas de non satisfaction de ces demandes, le syndicat n’écarte aucune hypothèse.