J’ai toujours été compréhensif à l’égard de nos adversaires qui nous attaquent ouvertement. En revanche, j’ai toujours été ulcéré par ceux qui nous vouent une haine profonde tout en portant le masque de la complaisance, de la duplicité et de la supercherie. L’hostilité des premiers est franche et sans détours. Eux au moins, nous affrontent à visage découvert et n’agissent pas comme « les autres » qui prétendent nous mener dans la « bonne voie », en nous apprenant la liberté et les valeurs de la civilisation occidentale, le véritable bonheur, en somme. En vérité, ils ne font qu’attiser les flammes du bûcher qu’ils nous préparent. Ainsi, quand ton adversaire a le visage découvert et démasqué, tu peux l’affronter dans le cadre d’un combat loyal et juste. Mais lorsque ce dernier porte de multiples masques, l’affaire devient plus compliquée. Il est évident que quand le racisme haineux s’enracine dans les tréfonds de l’âme, quand l’intolérance envahit les sentiments et quand la rancœur circule dans les veines, l’homme perd toute son humanité. C’est alors que tombent tous les masques qui lui voilaient la face. Cette réalité s’applique à certains intellectuels et responsables politiques occidentaux. En effet, à mesure que les virus du mal croissent dans leurs esprits, ils sont trahis par les mots qu’ils disent et les idées qu’ils propagent, fussent-elles emmitouflées de soie, exprimées dans des formules ambiguës et enveloppées dans le lâche confort de la « liberté d’expression ».
Cela s’est avéré clairement dans les articles et les déclarations de l’écrivain Français Bernard-Henri Lévy. Nombreuses en effet sont ses prises de position qui dénotent un comportement abject.
Il est donc vrai que Bernard-Henri Lévy ne baigne pas seul dans la fange de la haine de l’arabité et de l’islam. J’ai souvent indiqué qu’il a toujours fait partie d’un groupe d’« intellectuels occidentaux» qui ne réagissent que sous l’impulsion sectaire de l’appartenance religieuse et idéologique. Il faut reconnaître que ce ne sont pas des dérives individuelles, des trajectoires cabossées, mais qu’il y a bien une dimension collective qui consolide l’enfermement dans le ségrégationnisme forcené. Mais c’est Bernard-Henri Lévy qui est le plus virulent de tous. Ses écrits, ses conférences, ses interventions télévisées sont porteuses d’une haine viscérale contre les Arabes et les musulmans.
Au moment où les crimes israéliens ont atteint le comble de la barbarie par la destruction massive de milliers de maisons palestiniennes sur la tête de leurs habitants, dont des enfants, des femmes et des vieillards à Jérusalem et à Jénine occupées, que des voix se sont élevées dans le monde pour dénoncer ces pratiques terroristes, voilà que l’auteur du fameux «La Barbarie à visage humain» (Grasset 1977) affirme à l’attention de ceux qui le liraient encore que la critique du sionisme relève de l’antisémitisme. Son cynisme est allé jusqu’à prétendre que l’information relative aux boucheries qui ont lieu en Palestine occupée ne sont en fait qu’une simple diversion politique pour masquer des crimes plus atroces qui ont lieu dans d’autres régions du monde.
Voilà donc le degré d’ignominie atteint par Bernard-Henri Lévy. Pourtant, la France médiatique continue de le chouchouter. On connaît la complaisance, voire l’aveuglement des médias envers cette « imposture française » selon le très significatif titre d’un livre écrit par Nicolas Beau et Olivier Toscer (Les Arènes. Paris). Ce livre documenté nous entraîne «au cœur des réseaux français, avec leurs arrangements et leurs petites lâchetés, sur les traces de leur plus belle imposture : Bernard-Henri Lévy ».
Il faut enfin, revenir aux sources de cette haine qui prospère, car elle jouit d’un terreau favorable et d’un outil. Le terreau, c’est le ségrégationnisme, l’outil cet apparent respect de la liberté d’expression qui ne saurait cacher la réalité d’une dangereuse dérive raciste.
37