Séisme en Italie : le nouveau dessin de Charlie Hebdo qui passe mal

L’Italie se souviendra longtemps du terrible séisme qui a frappé son centre à l’aube du 24 août 2016. Le bilan était lourd : pas moins de 300 morts selon les autorités. Fidèle à sa vieille tradition et usant de sa « liberté d’expression », Charlie Hebdo a frappé fort avec un nouveau dessin sur cet événement tragique : « Séisme à l’Italienne », en est l’intitulé. On voit des visages tristes et couverts de sauce tomate à la place du sang, debout devant des plats de lasagnes détruits, sans doute pour représenter les bâtiments qui ont lâché sous l’effet des secousses.
Nouvelle bavure de Charlie Hebdo ? Oui. La polémique a éclaté en Italie. « Dessins répugnants et dégoutant » ont été les termes employés dans le pays pour qualifier le dessin de l’hebdomadaire satirique. Les critiques sont également venues des plus hautes sphères du pouvoir italien : Pietro Gosso, président du Sénat. « Je respecte la liberté de la satire et de l’ironie, mais je peux aussi dire que j’ai la liberté de dire que tout cela est dégoûtant », a-t-il dit.
Côté français, l’ambassade du pays des Droits de l’Homme en Italie a pris ses distances avec Charlie Hebdo : « les opinions exprimées par les journalistes sont libres et le dessin ne représente en rien la position de la France », a-t-il tenté de rassurer dans un communiqué.
Ce n’est pas la première fois que Charlie Hebdo heurte aussi violemment les sensibilités. Souvenons-nous de la Une qui a indigné toute la Belgique suite à l’attentat meurtrier de Bruxelles du 22 mars dernier. « Papa où t’es, ici, là et là aussi ». Des paroles d’une chanson de l’artiste Belge Stromae qui a lui-même perdu son père. Un double heurt perpétré aux belges et à l’artiste.
La moquerie dans la presse, quand elle atteint ce degré de bassesse, devient un fléau qu’il faut avoir le courage d’arrêter.
Charlie Hebdo a certes été victime d’une grande tragédie en janvier 2015. D’ailleurs, il a profité d’un coup de pub inespéré et des rumeurs disent que les fonds qui ont été accordés au journal auraient été détournés. Mais dans tous les cas, cela ne lui procure aucunement le droit de remuer  le couteau dans les plaies des peuples, encore moins de violer la vie privée de quiconque et de se faire de l’argent sur le dos des cadavres.
La liberté de la presse et d’expression n’a rien à voir avec la ligne éditoriale de Charlie Hebdo. Sans ses bavures destructives, l’hebdomadaire serait passé inaperçu dans son propre pays. Le journalisme, ce noble métier, n’a strictement rien à voir avec le travail de Charlie Hebdo.
Rire de tout et de rien, comme ils le revendiquent, c’est leur droit mais avec un minimum de scrupule.

M.F.K

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