L’agence de notation Fitch Ratings a fait savoir dans un communiqué publié, jeudi 28 juillet sur son site internet, qu’elle “s'attend toujours à ce que la Tunisie obtienne un accord avec le FMI au second semestre 2022.
L’agence , qui a placé, le 14 juillet 2022, la note souveraine « CCC » de la Tunisie sous observation de critères (UCO), après avoir introduit des modificateurs +/- dans la catégorie « CCC », estime que “les créanciers officiels restent disposés à soutenir le pays après l'approbation par référendum d'une nouvelle constitution”.
“Nous pensons que les créanciers officiels sont toujours disposés à apporter leur soutien, en partie parce qu'ils perçoivent un tel soutien comme renforçant la stabilité dans la région et aidant à contenir les flux migratoires à travers la Méditerranée, bien que l'UE ait déclaré que les élections législatives prévues en décembre seront importantes pour le retour au fonctionnement normal des institutions du pays”, peut-on encore lire dans ce document.
Néanmoins, pour Fitch ratings “des risques pèsent sur un accord avec le FMI, notamment autour du rôle et de la réponse de la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT)”.
Fitch ratings considère également que “Les récents versements de financement à la Tunisie par l'UE et la Banque mondiale ont apporté un certain soulagement aux tensions supplémentaires sur le compte courant créées par les prix élevés du pétrole et du blé liés à la guerre russo-ukrainienne. Cependant, le soutien financier de nombreux partenaires est lié à un accord du FMI”.
Selon Fitch, “le FMI a réitéré sa préférence pour obtenir le soutien des syndicats aux plans de réformes. Un accord avec le FMI peut désormais être atteint sans un accord avec les syndicats, étant donné que la constitution fournit une base plus solide pour l'action législative. Cependant, cela nécessiterait probablement la mise en œuvre préalable de certaines mesures importantes, ce qui comporte des risques d'exécution”.
Fitch prévoit qu’un accord avec le FMI soit conclu avant la fin de l'année, c’est pourquoi elle s’attend “à un programme de réforme prioritaire, visant à rééquilibrer les dépenses plutôt qu'à les réduire, entraînant le décaissement d'importants financements des créanciers publics”.
“Sans un tel financement, nous nous attendons à ce que les réserves internationales de la Tunisie s'érodent progressivement (de 8,3 milliards de dollars à fin juin 2022) et que le dinar se déprécie. Cela augmenterait la charge de remboursement associée à la dette souveraine libellée en devises étrangères, que nous estimons à environ 49 % du PIB”, précise Fitch Rating.
Par ailleurs, l’agence de notation de référence prévient les autorités tunisiennes que ”sans réforme crédible, la Tunisie pourrait finalement être considérée comme nécessitant un traitement de la dette du Club de Paris avant de devenir éligible à un financement supplémentaire du FMI, avec des implications pour les créanciers du secteur privé”.