Selon le pape « Donald Trump, n’est pas chrétien »

On se croirait au Moyen-âge, en pleine Inquisition. Le pape François s’est immiscé jeudi avec fracas dans la campagne présidentielle américaine en jugeant que le favori du camp républicain, Donald Trump, n’est « pas chrétien », ce qui a aussitôt provoqué la fureur du milliardaire américain.
« Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne », a lancé le pape François, dans l’avion qui le ramenait du Mexique, en réponse à la question d’un journaliste sur les positions anti-immigrés du candidat à la primaire républicaine.
Après avoir jeté son dévolu sur Trump, le pape Jorge Mario Bergoglio a affirmé qu’il n’était pas question pour lui de s’ingérer dans la campagne présidentielle, mais la réaction du milliardaire américain a été immédiate. « Qu’un leader religieux mette en doute la foi d’une personne est honteux », a indiqué Donald Trump dans un communiqué.
A l’origine de l’accusation du pape, l’intention de Donald Trump de faire construire un mur à la place de l’actuel grillage entre le Mexique et les Etats-Unis s’il était élu président.
Le vote des chrétiens — catholiques et protestants— pèse lourd aux Etats-Unis.
Le Vatican a expliqué que le pape ne parlait pas en homme politique mais en homme de foi: « La politique n’est pas le métier du pape. C’est un homme de foi, il ne faut pas s’étonner que son message pastoral ait des répercussions politiques et sociales », avait ainsi déclaré le porte-parole du Vatican.
Il est rare qu’un pape s’immisce de cette manière dans une campagne électorale, du moins dans l’histoire contemporaine. Le pape polonais Jean Paul II a certes joué un rôle non négligeable dans la chute du mur de Berlin et du communisme, mais sans ingérence politique directe.
François, qui a rappelé l’an dernier aux Etats-Unis et cette semaine au Mexique qu’il était « fils d’immigré », a fait de la défense des migrants et des plus faibles l’axe central de son pontificat.
Mercredi, lors d’une messe transfrontalière inédite à Ciudad Juarez devant plusieurs dizaines de milliers de personnes il a à nouveau dénoncé la « tragédie humaine » des migrations forcées.
Depuis son élection en mars 2013, il n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la « culture du déchet », qui broie les plus pauvres, suscitant la méfiance des ultra-conservateurs, principalement aux Etats-Unis.

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