Prenant part aux travaux de la 27ème édition du forum International de Réalités, portant sur les 30 ans de coopération entre la Tunisie et l’Union Européenne, et s’étant déroulé les 29 et 30 mai, Sénen Florensa président de l’Institut européen de la méditerranée (IE Med) est revenu sur l’idée de fragmentation du monde, une notion qu’il a développé au cours de ses interventions dans le cadre des débats organisés pendant les deux journées.
Basé à Barcelone, l’IE Med agit en direction de la coopération entre les pays présents sur les deux rives de la méditerranée, principalement en organisant des séminaires, des conférences et débats ainsi qu’en publiant des recherches. Au cours de ses prises de paroles, son président a rappelé à quel point le monde était en proie à l’incertitude, et que la méditerranée avait un rôle important à jouer dans ce cadre.
S’exprimant au micro de Réalités Online, il est revenu sur cette idée, en précisant que les liens entre l’UE et la Tunisie sont primordiaux : « Le dialogue tuniso-européen est essentiel pour le progrès du pays […] L’accord de l’association, signé en 1995, a été selon moi un pas en avant immense pour l’industrie et l’économie tunisienne. »
Une relation fondamentale, qu’il faut « corriger »
« Le monde est devenu plus compliqué qu’en 1995. On est revenu au monde des confrontations des grandes puissances. Ce n’est pas une évolution que nous avions anticipé. On pensait que la croissance économique menait à des transitions démocratiques, mais cela n’a pas été le cas. On peut citer l’exemple la Chine qui se base sur un modèle autoritaire, et qui fonctionne sur une économie d’extraction dans les pays où elle s’implante, ce qui peut rappeler le pacte colonial », a-t-il ajouté.
Face à cette situation, la coopération entre la Tunisie et l’Europe pourrait faire office de rempart, ou du moins de filet de protection. C’est en tout cas la question que Réalités Online a posé à Sénen Florensa : « Il est clair que c’est une relation fondamentale pour le progrès de la Tunisie. C’est pour cela qu’il faut l’améliorer, qu’il faut corriger ce qui pourrait aller mieux ou ce qui va mal dans ce partenariat. C’est dans le plus grand intérêt du pays », a-t-il répondu. Une déclaration qui va dans le sens des discussions tenues lors du forum, qui ont permis de mettre en lumière les manquements des relations tuniso-européennes, tout en réaffirmant l’importance d’un tel partenariat.
Vidéo de l’entretien avec Sénen Florensa :