L’addiction tabagique est un problème de santé publique majeur. Une épidémie confirmée qui évolue à bas bruit, et dont les conséquences sur la santé à la fois physique et mentale, ainsi que sur notre environnement, en Tunisie, comme dans le reste du monde sont terrifiantes. Les alertes se multiplient et se font de plus en plus fortes et fréquentes et pourtant le nombre de maladies mortelles liées directement à la consommation tabagique augmente rapidement, gravement aussi bien chez la femme que chez l’homme. Altérant sur son sillage, la santé physique des adultes, des jeunes et malheureusement des « très jeunes! ».
LE TABAC EST MORTEL
C’est ce qu’on lit sur les paquets de cigarettes, avec des photos réelles effrayantes, même pour nous praticiens. Et pourtant ils fument toujours. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) intensifie ses actions, partage des chiffres inquiétants émanant de travaux scientifiques et d’enquêtes épidémiologiques actualisées en permanence.
JE VEUX ARRÊTER!
La demande d’un arrêt du tabac, avec un suivi médical régulier se fait de plus en plus fréquente. À ma consultation hebdomadaire d’aide au sevrage tabagique, cette demande se féminise et surtout elle se rajeunit. La demande augmente certes, mais la dépendance tabagique reste importante, rendant le suivi et la hantise légitime d’une rechute possible assez contraignants.
LE SEVRAGE EST UNE INFORMATION
Au cours de cette année 2024 qui prendra fin dans quelques heures, j’ai choisi deux expériences de sevrage réussi.
Deux jeunes hommes qui exprimaient leurs désirs impossibles d’arrêter de fumer. Une collègue intervient et les orientent vers notre consultation. Ils faut passer l’information! Ils frappent à ma porte et je vois deux sourires désorientés et pourtant ils sont dans un local de santé publique, ils sont chez eux, mais ils n’ont jamais entendu parler de cette consultation d’aide au sevrage tabagique.
DEUX SEVRAGES RÉUSSIS
Kamel comme je vais l’appeler, je garde l’initiale des prénoms, un jeune cadre de 37 ans, avec un grand sourire contagieux et Nabil un cadre de 43 ans, sérieux et au regard égaré, craintif, mais clairement intelligent. J’ai sorti le meilleur de ma science pour les accueillir dans mon monde sans fumée. Car là commence ma véritable mission de Médecin Tabacologue et je n’aie pas le droit à l’erreur.
Cinq mois ou un peu plus, ils ne fument plus et sont agréablement et incroyablement heureux. Ils ont pris des kilos et les Enfants sont très contents, les Dames sont soulagées.
OUI, ÇA MARCHE … MAIS!
Kamel et Nabil ne fument plus, je le confirme et ils seraient même partants pour un témoignage audio en 2025. J’étais là avec eux et pour eux à certains moments de doute, de crainte, mais leur décision était ferme et un sevrage sans regrets. En effet le sevrage tabagique est difficile, mais possible et réalisable. Le résultat est valorisant pour la santé physique et mentale. Un environnement rafraichissant pour la santé et le moral. En Tunisie, nous disposons de compétences, de moyens qui nous permettent de répondre aux requêtes des tunisiens désireux d’arrêter de fumer et d’accompagner les jeunes qui hésitent, avec une innocente confusion entre la liberté et la responsabilité.
Le sevrage tabagique, la décision et la demande d’arrêter se préparent et mûrissent. Une fois la décision prise, tout se met en place pour aider les fumeurs et les orienter vers un environnement meilleur!
Bonne et heureuse année 2025, sans TABAC.
Donia Gharbi-kilani
Médecin Major de la Santé Publique
Médecin Tabacologue