Sfax : ce maire qui exige le luxe et qui refuse de circuler en voiture populaire !

La polémique enfle au sujet de la voiture acquise, au frais du contribuable, par le président du conseil municipal de Sfax, Mounir Elloumi. Le responsable est intervenu ce mardi 16 octobre 2018 sur les ondes de Diwan FM pour se justifier, et il semble convaincu du bien fondé de ses propos pourtant très discutables.
« Est-ce convenable pour un président du conseil municipal d’une ville telle que Sfax de circuler à bord d’une voiture populaire ? C’est cela que vous voulez ? « , a-t-il lancé en plein direct, comme s’il s’agissait de l’affaire du siècle. Il a appelé à comparer son poste avec celui des ministres, des secrétaires d’Etat et des gouverneurs. « Si la voiture populaire devient la règle pour tous, alors j’accepterai », a-t-il encore dit. Plus étonnant encore : une voiture à 20 000 TND ne semble pas lui convenir. « Autant me donner un vélo ! », a encore lancé le président du conseil municipal de Sfax.
Son seul objectif, selon lui, est de préserver le prestige de la ville de Sfax. Il a expliqué que le transfert des fonds pour l’acquisition de la voiture était parfaitement légal. « J’aurai pu le faire passer sous silence étant donné qu’il s’agit d’une opération administrative, mais j’ai préféré en parler », a-t-il encore dit. Dans ce même contexte, il considère qu’il doit profiter de ses privilèges car ces derniers reflètent le prestige de la ville.
Il s’agit d’une drôle de manière de définir le prestige de la ville. Le responsable a tenté tant bien que mal de prouver sa bonne foi. Il oublie que le prestige d’une institution ne se mesure pas au bureau, à la voiture et aux privilèges dont on dispose : il est observable dans le respect de la loi, de l’ordre et dans la mise en place de projets adéquats pour une région donnée.
Ce même prestige, nous l’avons vu ailleurs dans le monde, dans les pays dits « développés », où les responsables se rendent parfois à vélo au travail et empruntent le transport en commun, comme tous les citoyens. Là encore, c’est une chose que le président du conseil municipal semble avoir oublié.
Ses arguments peinent à convaincre. Le mal, à présent est fait. Reste à savoir comment l’autorité de tutelle va réagir.
Comparer ce qui se passe ici avec ces pays dits développés et le comportement de leurs hauts responsables est mal venu. Il suffit de rappeler à ce président de conseil municipal qu’entre ce qu’il considère comme étant ses droits et ce pour quoi il a été élu, c’est à dire ses devoirs, il n’y a pas photo. Il a l’air d’oublier que ses droits sont fixés par la loi au même titre que ses pairs, Maires de grandes villes. La différence c’est que certains parmi ces derniers ont décidé de de se désister en faveur de leurs communes. Bref, le ridicule ne tue plus.

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