Shems FM, agence TAP : le gouvernement veut contrôler les médias selon les observateurs

La tension était palpable à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) ce mardi 13 avril 2021. Et pour cause : le coup de force du gouvernement qui a agi à travers les forces de l’ordre. Ces derniers ont, en effet, fait entrer Kamel Ben Younes, désigné PDG de la TAP malgré le refus des journalistes de l’agence, de force au sein de l’institution.

Ils ont fini par le faire sortir plus tard sous la pression des consœurs et des confrères. « On se demande pour quelle raison le Chef du gouvernement s’accroche à la nomination de Kamel Ben Younes à la tête de la TAP », s’est interrogée la présidente de la branche du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) à la TAP, Olfa Habouba. Elle n’a pas manqué de dénoncer les violences perpétrées par les forces de l’ordre à l’encontre des journalistes sur place. « Kamel Ben Younes est connu pour ses penchants dictatoriaux et pour son hostilité aux Droits de l’Homme et de la Femme », a ajouté la syndicaliste.

Pire que la dictature de l’avant-2011 ?

Hichem Mechcihi, à de nombreuses reprises, a assuré que la liberté de la presse et d’expression sont des lignes rouges. Seulement, avec des incidents comparables, on ne peut que remettre en question l’engagement du gouvernement vis-à-vis de la liberté de la presse en Tunisie. Même sous l’ère de l’ancien président défunt de la République, Zine Abidine Ben Ali, les forces de l’ordre n’ont jamais mis les pieds à l’agence TAP avec une telle manière. Rappelons, aussi, que le gouvernement a désigné une journaliste à la tête de Shems FM – une radio confisquée dont les confrères et les consœurs entament leur 30 jours de sit-in ce mardi 13 avril 2021 tout en continuant à travailler -. Là encore, c’est une décision qui a été rejetée par les consœurs et les confrères sur place.

Les observateurs et les spécialistes, avec ces deux exemples, ont souligné une certaine volonté de la part du gouvernement de mettre la main sur les médias public. Il est clair que des explications sérieuses doivent être fournies par le Chef du gouvernement sur ce qu’il s’était passé aujourd’hui à l’agence TAP et sur ce qu’il se passe actuellement chez Shems FM, même si rien ne peut expliquer ni justifier la violence, d’où qu’elle vienne.

F. K

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