Le calme est revenu à Meknassi, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, à l’aube de ce mercredi 18 janvier. Mais un calme précaire, dans une ambiance électrique et dans un gouvernorat en proie aux mobilisations sociales des habitants depuis plus d’une semaine. Les revendications sont les mêmes : le droit au développement et à l’emploi.
Les dernières nuits ont été marquées par de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, particulièrement dans les délégations de Meknassi, de Menzel Bouzaiane, de Mazouna et de Bir El Hfay. Des jeunes ont procédé au blocage des routes et ils ont mis le feu à un nombre importants de pneus, histoire d’exprimer leur colère. Mais pas seulement : ces blocages des routes ont également permis de couvrir les malfaiteurs qui ont pu accomplir leur travail de vol et de vandalisme, loin des regards d’une police prise au dépourvu par les manifestants, et dont les voitures ont été délibérément bloquées par ces derniers.
Malgré la visite de la délégation ministérielle à Sidi Bouzid, composée du ministre des Affaires Sociales et du ministre du Développement et de la Coopération Internationale, la fureur des manifestants ne s’est pas calmée. Ils ont réclamé la tenue, et ce dans les plus brefs délais, d’un Conseil ministériel restreint pour étudier les solutions au profit du gouvernorat.
Contactée à plusieurs reprises au cours des derniers jours par Réalités Online, la présidence du gouvernement, notamment son porte-parole Iyed Dahmani, n’a pas encore fourni de détails quant à la tenue d’une telle réunion ministérielle ou des éventuelles solutions envisageables.
En attendant, l’anarchie continue de faire des ravages à Sidi Bouzid, où des casseurs, parfois soutenus par les manifestants, continuent de profiter de la situation. Des gangs ont semé la pagaille dans la région, vandalisant et pillant à tout-va. Chaque soir, le calvaire des commerçants commence aux alentours de 22h. Même un centre de soin n’a pas été épargné par la folie de ces gangs, qui ont détruit le matériel médical et ont volé des médicaments.
Les délinquants ont aussi ciblé le collège pilote Khaireddine Pacha, où ils ont agressé le veilleur de nuit avec des jets de pierres et ont volé des instruments de musique.
Le calme est revenu aujourd’hui, certes, mais il est précaire. Les échauffourées risquent d’éclater à tout moment.
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