
Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD)
Aucun changement n’est visiblement en vue au sein de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) présidée par « l’ardente défenseuse » des droits de l’homme, Sihem Ben Sedrine.
Dans un communiqué rendu public, l’IVD a décidé « toute seule« , se basant sur l’article 18 de son statut, la prolongation de son mandat d’une année et ce en raison de l’impossibilité d’achever sa mission en mai 2018. Raisons invoquées : le refus d’une bonne partie des institutions de l’Etat d’appliquer les dispositions du paragraphe 9 de l’article 148 de la Constitution et de la loi de justice transitionnelle.
L’Instance réclame toujours l’accès aux archives publiques et privées mais particulièrement celles de la police politique. Cette décision a suscité l’indignation de plusieurs activistes et personnalités politiques dont le porte-parole de Nidaa Tounes, Mongi Harbaoui, « l’IVD ne peut pas prolonger son mandat sans passer par le parlement. Ben Sedrine n’a pas le droit de dépasser la loi de cette façon comme elle l’a déjà fait avec le tribunal administratif, » a-t-il déclaré.
Pour sa part, le député de Machrou3 Tounes, Hassouna Nasfi a également insisté sur le fait que l’Instance n’a pas le droit de prolonger ses activités unilatéralement, soulignant que le bureau de l’assemblée des représentants du peuple se réunira jeudi prochain pour discuter de cette décision prise par l’IVD.
Rappelons qu’au moins 6 postes vacants au sein de cette instance ne sont toujours pas comblés.
Les membres à remplacer, rappelons-le, ont soit présenté leur démission pour protester contre l’abus de pouvoir de Sihem Ben Sedrine, soit virés par cette dernière, alors qu’ils ont été élus et non désignés.