Le 12 août 2024, Houcine Rhili, expert en développement et ressources hydriques, a décrit la situation hydrique en Tunisie comme étant « critique » lors de son intervention sur Jawhara FM.
Selon lui, le taux de remplissage des barrages ne dépasse pas 25,6 %, ce qui équivaut à des réserves d’environ 580 millions de mètres cubes d’eau. Cependant, ce chiffre n’inclut pas toutes les autres ressources exploitables disponibles, notamment les nappes phréatiques
Rhili a expliqué que la consommation quotidienne d’eau est de 2,3 à 2,4 millions de mètres cubes, ce qui permet de couvrir environ 75 jours d’utilisation. Cette situation est principalement due au fait que 14 gouvernorats se fournissent directement aux barrages, tandis que le reste du pays dépend des nappes phréatiques.
Un rapport de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), publié le 6 août 2024, souligne que les réserves d’eau dans les barrages ont chuté de 25,99 % par rapport à la moyenne des trois dernières années, se chiffrant à 595,36 millions de mètres cubes contre 804,53 millions précédemment. La majorité des barrages importants présentent des niveaux de remplissage inférieurs à 40 %, variant entre 3 % et 38 %.
Pour remédier à cette situation, Rhili recommande tout d’abord de s’attaquer aux pertes d’eau causées par les canalisations défectueuses. Il suggère qu’un investissement dans la modernisation et l’entretien des réseaux de distribution pourrait réduire la consommation annuelle d’eau de 25 %. Par ailleurs, il propose de construire de nouveaux barrages dans les régions centrale et sud du pays pour capter les eaux pluviales et éviter leur évacuation vers la mer.
Enfin, il considère le dessalement de l’eau comme une option à envisager en dernier recours, après avoir exploré toutes les autres solutions.