Une politique active et volontariste du nouveau gouvernement doit se traduire par l’élaboration d’une LFC. Un gouvernement qui aura un mandat de 5 ans, doit présenter son propre projet économique et social, lequel ne pourra être concrétisé que dans le cadre d’une loi de Finances complémentaire (LFC). La situation actuelle demeure sensible dans la mesure où le gouvernement sera obligé de prendre des mesures urgentes et projetées sur cinq ans. Il doit assurer la transition économique et sociale du pays. Par ailleurs, sur le plan de l’évolution conjoncturelle, il existe de multiples indicateurs qui nous conduiront à une LFC. Tout d’abord au niveau des indicateurs relatifs aux dépenses de l’Etat, il y aura certainement un allègement au niveau des dépenses prévues de la Caisse générale de compensation suite à la baisse du prix du baril de pétrole à moins de 50 dollars (la loi de Finances 2015 a été élaborée sur la base d’un baril de pétrole à 95 dollars).
En même temps nous attendons une augmentation dans la masse salariale dans la fonction publique, avec le lancement prévu des négociations sociales entre l’UGTT et le gouvernement. Il y aura un réaménagement également au niveau du service de la dette, vu l’évolution du taux de change du dinar vis-à-vis des autres devises, et surtout par rapport au dollar. Le plus important sera au niveau du programme et des mesures que prendra le nouveau gouvernement en rapport notamment avec les secteurs sinistrés comme le tourisme et les PME. Ces mesures doivent être accompagnées d’un compromis entre le gouvernement et le contribuable en même temps, que le démarrage de l’application de la réforme fiscale. Il faut revoir la situation fiscale de plusieurs entreprises notamment celles accablées par les dettes fiscales. Je pense que la loi de Finances 2015 est conçue uniquement pour ne pas laisser le pays dans un vide financier. Celle-ci donne au prochain gouvernement un cadre financier souple à partir duquel, il peut mettre en place son programme basé sur des mesures capables d’apporter de la stabilisation à l’économie nationale.
Najeh Jaouadi