Slim Riahi où l’hypocrisie politique


Farouche opposant au gouvernement et au président de la République via les médias et les réseaux sociaux, le président du Club Africain s’est, quand même, jeté dans les bras de ses adversaires politiques au moment de recevoir la coupe de la Tunisie.
Pour le président de l’Union patriotique libre, les saluer semble un acte ordinaire voire protocolaire. Mais dans les faits, il est considéré comme un acte d’hypocrisie. Car, ce n’est pas un secret pour personne, Slim Riahi n’a jamais raté une occasion pour dénigrer le rendement gouvernemental ainsi que l’influence du président de la République.
En donneur de leçons, Slim Riahi avait critiqué une photo montrant le chef du gouvernement Youssef Chahed en train de manger un sandwich dans un restaurant populaire à la Kasbah. «Ce n’est pas en mangeant un Kafteji que la situation va s’améliorer. Mais plutôt en travaillant, en prenant des décisions adéquates et en s’approchant davantage du citoyen tunisien pour connaitre de prés ses préoccupations et pour sentir l’amertume qu’il ressent quotidiennement » avait-t-il martelé.
Critiqué par Youssef Chahed par rapport à ses investissements à l’étranger au lieu d’investir sa fortune en Tunisie, Riahi n’est pas allé de main morte pour répondre. Il s’agissait «d’enfantillages et de provocations» a-t-il expliqué avant de poursuivre «le chef du gouvernement devrait plutôt prendre de la hauteur. Comment peut-il se permettre de se poser des questions sur ma fortune alors qu’il est à la tête d’un gouvernement ?»
Pire encore, Slim Riahi avait qualifié le Pacte de Carthage de «tromperie politique»… Et avait estimé que le gouvernement d’union nationale n’est autre que celui d’une caste politique avec, à sa tête, Béji Caïd Essebsi. Ce dernier ne s’est pas contenté du palais de Carthage, il s’est aussi accaparé du gouvernement selon les dires du président de l’UPL qui y voyait une violation des fondements du régime parlementaire. «Nous ne sommes plus dans un régime parlementaire, mais plutôt présidentiel. Un pouvoir familial !» avait-il fustigé.
Slim Riahi, ne s’était pas arrêté à ce stade. Invité de l’émission « A celui qui ose seulement » sur El Hiwar Ettounsi, Il avait estimé qu’il est temps pour que Béji Caïd Essebsi quitte le pouvoir alors que le pays traverse une crise économique et sociale. « Béji Caïd Essebsi devrait faire ce que n’a pas pu faire feu Habib Bourguiba. tenir des élections législatives, municipales et Présidentielle anticipées et quitter le pouvoir » avait-il revendiqué.
Par ailleurs, le chef du gouvernement n’a pas été non plus épargné. Quelques jours après la vague de protestations à Tataouine, le président de l’UPL avait appelé Youssef Chahed à quitter son poste. Il avait expliqué, dans une déclaration accordée à Sabra Fm, que l’autorité de l’Etat a été humiliée depuis quelques temps et que le chef du gouvernement n’a plus rien à ajouter. Ainsi, sa démission est inéluctable selon ses dires.
Face à ses prises de position, le président du Club Africain et de l’UPL aurait pu montrer plus de classe et de cohérence. Slim Riahi qui avait, provisoirement, cédé la présidence du club à Hichem Béji depuis Jeudi 4 Mai dernier, aurait dû laisser ce dernier recevoir la Coupe au lieu de se jeter dans les bras de Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed. Deux personnes qu’il avait appelé à démissionner à maintes reprises.
Question hauteur, il semble que Riahi en sait quelque chose puisqu’il a dû escalader les marches des tribunes pour aller se mettre à la hauteur de ses adversaires.
Il est vrai que le populisme est devenu monnaie courante.
Dieu préserve la Tunisie.

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