Les propriétaires des quotidiens Assahafa, Assabah, Adhamir, la Presse, Al Maghreb et de l’hebdomadaire Akher khabar se sont vu contraints de distribuer leurs journaux gratuitement aujourd’hui.
En signe de refus de collaboration, les revendeurs ne se sont pas rendus au siège de leur nouvel organe de distribution, une société fraîchement créée, baptisée ‘Distributeur’ et basée au Centre Urbain Nord,
Les propriétaires de ces journaux ont dénoncé, dans une conférence de presse tenue cet après-midi au siège du Syndicat national des Journalistes tunisiens (SNJT), « des pressions exercées » par la société Daâdaâ, l’ancien distributeur qui monopolise le marché de distribution depuis 50 ans. Quant aux journalistes qui y travaillent, ils ont observé un sit-in d’une heure devant le siège du syndicat pour dénoncer ce monopole.
« Cette nouvelle société de distribution qui vient de naitre est un atout pour les nouveaux journaux qui n’ont pas de traditions d’auto-distribution. La boycotter est un acte terroriste contre la liberté d’expression » déclare Walid Mejri, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Akher Khabar.
Youssef Oueslati, membre du SNJT a indiqué que les journaux tunisiens sont soumis au monopole de la distribution imposé par une seule société. Pour lui, empêcher la distribution de certains journaux rappelle des pratiques de l’ancien régime.
Youssef Oueslati a affirmé le soutien du Syndicat aux journaux boycottés. Car selon lui, la liberté d’expression est intiment liée à l’existence d’un réseau de distribution adéquat et équitable.
La nouvelle société de distribution de journaux est une société coopérative créée par un groupe de journaux pour assurer leur auto-distribution, indique Taieb Zahar, président de la fédération tunisienne des Directeur de journaux et l’un de ses actionnaires.
Il a ajouté que sa création représente une démarche judicieuse en vue de combattre le monopole du marché de distributions des journaux.
Les organisateurs de la conférence de presse ont lancé un appel pour faire face à cette situation.
Youssef Oueslati a même indiqué que le gouvernement assume une responsabilité dans le chaos qui prévaut dans le secteur du journalisme. « Il est carrément inconcevable que 6 journaux soient privés de distribution sans qu’un seul responsable officiel n’ait eu la moindre réaction » s’indigne Youssef Oueslati.