Sofien Ourimi : “Défier l’exclusion financière et ouvrir les portes du financement”

Le Parlement tunisien a récemment pris une mesure décisive en renvoyant à la Commission des Finances et du Budget un projet de loi d’une importance capitale : celui visant à combattre l’exclusion financière dans le pays.

Cette initiative, approuvée par le Conseil des ministres le 2 février dernier, revêt une importance majeure dans un contexte où la question de l’accès équitable aux services financiers demeure une préoccupation essentielle pour le développement économique et social du pays.
Ce projet de loi, initialement intitulé « Loi sur l’intégration financière », a subi une modification de taille en étant rebaptisé « Loi sur la lutte contre l’exclusion financière », relatif aux services financiers destinés aux catégories à faible revenu et au TPME (Très Petites Entreprises ou Moyennes Entreprises), ainsi qu’aux établissements d’économie sociale et solidaire (ESS). Le projet de loi portera également sur le renforcement de la surveillance de la part des organismes de régulation, et la protection des clients.
Ce changement de nom met en lumière la nécessité impérieuse de contrer les pratiques et les structures qui contribuent à l’exclusion délibérée de certains segments de la société, les privant ainsi de l’accès aux services financiers indispensables à leur épanouissement économique.
C’est ce qu’a indiqué le professeur universitaire et expert en affaires bancaires, Sofien Ourimi, lors de son passage sur les ondes d’Express FM, tout en soulignant l’importance de ce changement de dénomination.
Selon lui, cette action reflète une réalité alarmante : celle d’une exclusion délibérée planifiée par certains acteurs du système financier et bancaire. Le professeur universitaire a, dans ce même cadre, identifié trois acteurs majeurs impliqués dans ce processus d’exclusion, à savoir : le secteur bancaire, le financement à petite échelle et le secteur de l’assurance.
Pour mieux comprendre l’ampleur de cette initiative, Ourimi a indiqué qu’il est crucial de revenir sur son contexte et ses objectifs. Il a rappelé que ce projet de loi s’inscrit dans un programme de réformes plus vaste annoncé par le gouvernement. Celui-ci vise à stimuler l’économie nationale et à promouvoir l’intégration sociale et financière de tous les citoyens tunisiens.
Concrètement, le projet de loi présenté au Parlement se déploie autour de quatre axes principaux : le soutien à l’accès aux produits et services financiers, le renforcement de la supervision du secteur financier, la protection des consommateurs et l’éducation financière, ainsi que la promotion des transactions électroniques.
“L’objectif ultime de cette loi est de briser les barrières qui entravent l’accès des individus et des entreprises au financement bancaire. En effet, trop souvent, des entrepreneurs ou des particuliers se heurtent à des obstacles liés à la nature de leur activité, à l’absence de garanties ou à l’instabilité de leurs revenus”, a-t-il encore précisé.
Sofiane Ourimi a également souligné que ce projet de loi marque une étape significative dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de soutien à l’intégration financière. Il a insisté sur son importance cruciale dans un contexte où le taux d’intégration financière en Tunisie demeure limité et fragile comparativement à d’autres pays.
Selon l’universitaire, cette initiative témoigne de la volonté du gouvernement tunisien de créer un environnement financier inclusif, où chaque citoyen a la possibilité de participer pleinement à l’économie nationale et de réaliser son potentiel économique. “En renforçant l’accès aux services financiers et en luttant contre l’exclusion financière, la Tunisie s’engage sur la voie d’un développement économique et social durable et équitable pour tous ses citoyens”, a-t-il précisé.

M.BB

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