Les critiques du président de la République, Béji Caïd Essebsi, vis-à-vis des instituts de sondages ont fait réagir les professionnels du secteur. Le président de la chambre syndicale des instituts de sondages, Nabil Belaam, a qualifié les propos du Chef de l’Etat de « dangereux ». « Ils [les propos] proviennent de la plus haute sphère du pouvoir. C’est un danger pour la démocratie. Il ne faut pas oublier que le président s’était appuyé sur les sondages lors des élections de 2014. Or, il vient de les critiquer hier, ce qui est paradoxal », a-t-il déclaré ce lundi 6 mai 2019 sur Shems FM.
La secteur, rappelons-le, manque en effet de régulation. Les chiffres présentés par SIGMA Conseil, l’un des instituts les plus connus en Tunisie, ont plus d’une fois été contestés par certains observateurs qui ont remis en question la crédibilité des échantillons. Une proposition de loi a été formulée en 2016 pour réguler le secteur, mais elle est toujours dans les tiroirs. Pour Ghazi Chaouachi, député du Courant Démocratique et l’un des initiateurs du texte, les sondages d’opinions doivent refléter l’opinion publique et non l’orienter.
Se son côté, la chambre syndicale des instituts de sondages s’est dite ouverte à toute proposition. D’ailleurs, sont président, Nabil Belaam, a indiqué qu’elle a présenté un texte d’autorégulation. « Nous voulons discuter avec la présidence du gouvernement sur cette question. Notre proposition doit être prise en compte dans les plus brefs délais », a-t-il déclaré sur Shems FM.
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