Sortie de l’ouvrage « Le long processus de la transition » de Riadh Zghal

Riadh Zghal s’y attaque ! Dans un nouvel ouvrage intitulé « Le long processus de la transition », qui vient de paraître aux Editions Leaders, le sous-titre est déjà évocateur : « Espoirs, frustrations et résilience ». En préface, Ahmed Ben Hamouda souligne que « cet ouvrage, dans sa forme de condensé de notes chroniques rédigées sur dix ans de transition vers la démocratie, accompagne le déroulé des évènements et avance des propositions qui éclairent, selon les œillères de la bonne gouvernance, ce qui aurait pu ou aurait dû se faire. »

Les réflexions et analyses se déroulent sur les sept thèmes des 454 pages du livre : la révolte et les espoirs, désenchantements et questionnements de la révolte, plaidoyer pour la démocratie, l’épreuve du vote, plaidoyer pour la décentralisation, contexte et développement économique, le capital humain en mal de valorisation : les femmes et les jeunes.

Qualifier la révolte de janvier 2011 de ‘’révolution du jasmin’’ ou de ‘’printemps arabe » peut être compris comme un désir caché de lui donner un caractère éphémère comme c’était le cas du printemps de Prague qui avait débuté en janvier 1968 et s’était achevé 8 mois après. Le parfum du jasmin est volatil et le printemps est tellement court en ces contrées du sud de la Méditerranée. Il est si vite écourté par les chaleurs estivales. De tels qualificatifs pris au mot désignent plutôt la révolte que la révolution.

« Dans le mot révolution, on peut saisir deux significations : un « revolving » ou « retour sur soi », ou bien une rupture avec un ordre politique, économique, social et culturel établi. La rupture culturelle peut toucher la perception de soi, les valeurs sociales, les croyances, les institutions sociales et leur mode d’organisation… La rupture sociale rebat les cartes du partage des pouvoirs et génère une dynamique plus ou moins durable de restructuration sociale.

La révolte exprime une volonté de rupture avec un système politique dominant mais souvent échoue à générer la révolution qui aboutit aux ruptures avec les divers systèmes en place. La révolte faite par les uns constitue une opportunité pour d’autres qui saisissent le pouvoir éjecté des mains des dirigeants en place, savent tirer les ficelles qui commandent à la nouvelle situation et agissent selon ce principe formulé par Brinton puis par Gramsci : »Tout doit changer pour que rien ne change ! ».

Néanmoins, une révolte ouvre la voie à plusieurs possibles. Cela peut être la violence qui marque un coup d’arrêt au mouvement social, et la Tunisie en a fait l’expérience à maintes reprises. La répression a marqué la fin de la révolte des paysans dirigée par le chef de tribu Ali Ben Ghedhahem en 1864, celle des travailleurs de 1978, celle du pain de 1983-1984.

La révolte peut évoluer vers une guerre civile sans garantie de changement des paradigmes à la base du système dominant. Lorsque c’est le choix de la paix qui prévaut, alors peut commencer le changement plus ou moins profond, plus ou moins inclusif, plus ou moins porteur de ruptures.

Depuis le renversement du régime, suite à la promulgation d’une nouvelle constitution, la question reste posée et les réponses anticipées à cette question clivent une société traversée par des courants politiques et idéologiques adverses. La révolte de 2011 aura-t-elle une fin heureuse ou le contraire ? Faut-il croire ou non en une révolution ? » Extrait du Préambule.

Related posts

Un hommage marquant pour l’engagement de l’UIB en faveur de la parité professionnelle

WIFAK BANK renforce l’expansion de la taille de son réseau et annonce l’ouverture de sa 50ème Agence : « Agence WIFAK BANK Sfax Route Menzel Chaker »

La Mouchtia de Jebeniana à l’honneur lors d’un atelier vivant à l’Office National de l’Artisanat