La candidate d’Ennahdha, Souad Abderrahim, vient d’être élue ce mardi 3 juillet 2018, à la tête de la Municipalité de Tunis. Souad Abderrahim a obtenu 26 voix alors que son adversaire, Kamel Idir représentant la liste de Nidaa Tounes n’a obtenu que 22 voix. Avec cette victoire, Souad Abderrahim devient la première femme à occuper le poste de « Cheikh de la Médina ».
Âgée de 53 ans, cette pharmacienne a commencé sa carrière politique en 2011, lorsqu’elle a été élue à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) le 23 octobre de la même année. Elle s’était présentée avec l’image de la femme moderne non-voilée, soit la formule du marketing politique largement utilisée par Ennahdha pour titiller les électeurs.
Lors de son mandat à l’ANC, l’ancienne députée avait dérapé avec ses propos sur les femmes célibataires. « Elles ne devraient pas s’attendre à un cadre légal qui protège leurs droits », avait-elle dit, ce qui lui avait valu de nombreuses critiques de toute part.
Il est à noter que la candidature de Abderrahim a été source de polémique. Plusieurs politiciens ont critiqué la montée d’une femme à la mairie de Tunis dont Foued Bouslama, dirigeant au sein de Nidaa Tounes qui a indiqué qu’il n’était pas du tout normal qu’une femme soit présente la veille de la 27ème nuit de Ramadan (nuit du Destin) dans les mosquées. Sachant que dans les rituels des musulmans, la veille de la nuit du 27, une fête est célébrée dans les mosquées, le président de la République, le Chef du Gouvernement, le Président de l’ARP et le Cheikh de la Médina doivent être présents, c’est un protocole.
Mais, selon Foued Bouslama la présence d’une femme dans la mosquée est inadmissible, soulignant que la Tunisie est un pays musulman qui a ses rites et ses traditions.