Le mercredi 19 février, le cinéma africain a perdu l’une de ses figures les plus emblématiques avec la disparition de Souleymane Cissé, réalisateur malien de renommée internationale, à Bamako. Né en 1940 dans la capitale malienne, Cissé était un pionnier du cinéma africain, dont l’œuvre a marqué des générations d’artistes.
Souleymane Cissé a été formé à l’Institut des hautes études cinématographiques de Moscou, où il a acquis les bases techniques et artistiques qui ont façonné sa carrière. Son talent et sa vision unique lui ont valu de nombreuses distinctions, dont le Prix du Jury au Festival de Cannes en 1987 pour son chef-d’œuvre « Yeelen » (La Lumière), un film qui a marqué l’histoire du cinéma africain. Il a également remporté à deux reprises l’Étalon de Yennenga, la plus haute récompense du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), pour ses films « Baara » (1978) et « Finyè » (1982).
Cissé a débuté sa carrière avec « Den Muso » (La Fille) en 1975, un film audacieux qui abordait des thèmes sociaux et politiques, malgré les défis de la censure. Ses films ultérieurs, comme « Baara » (Le Travail) et « Finyè » (Le Vent), ont consolidé sa réputation de cinéaste engagé, explorant les réalités sociales, politiques et culturelles de l’Afrique.
Son film « Yeelen » (1987) est considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma mondial. Inspiré de la tradition bambara, ce film allie mysticisme, philosophie et esthétique visuelle, offrant une réflexion profonde sur le pouvoir, la tradition et la modernité. Ce film a non seulement remporté le Prix du Jury à Cannes, mais a également fait de Cissé le premier cinéaste d’Afrique subsaharienne à recevoir une telle distinction.
En 2023, Cissé a été honoré par le Festival de Cannes avec le Carrosse d’or, une récompense prestigieuse décernée pour l’ensemble de sa carrière, reconnaissant ainsi son immense contribution au cinéma mondial.
Quelques heures seulement avant son décès, Souleymane Cissé avait été nommé président du jury du FESPACO 2025, un rôle qui témoignait de son influence et de son respect dans le monde du cinéma africain.