Sous le signe de la Terre

Du 19 au 23 mars, le Festival du Cinéma de la Paix s’est tenu au Cinéma “le Mondial” à Tunis. Organisé par la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC), en partenariat avec l’Institut français de Tunisie et le Goethe Institut, il  a réuni, dans sa 14e édition, des réalisateurs venus d’Algérie, d’Amérique latine, d’Allemagne, de Tunisie, d’Égypte, d’Italie, de Suisse, de Syrie et de France.

 

Cette année, le thème de «la Terre» a été la ligne conductrice du projet artistique du festival du Cinéma de la Paix, lequel se voulait  «un clin d’œil lancé aux fondements du cinéma, une alternative stimulante et pleine de vie face aux stéréotypes qui, telles les têtes de l’hydre  n’en finissent pas de réapparaître», comme ont précisé les organisateurs dans le catalogue de la manifestation.  Ainsi et dans toutes les projections proposées, on retrouve «le rapport que l’Homme entretient avec la Terre» : terre nourricière, terre d’accueil, terre de trafics ou encore terre industrielle, complètement exploitée.  «Ici la démarche philosophique et la démarche poétique se rejoignent pour insuffler la terre à travers tous les sens et tous leurs états, jusqu’à tenter l’expérience de la perception pure», lit-on encore.

Les projections ont traité également de «la recherche inquiète d’une terre d’implantation, impossible, mais nécessaire mythe du lieu originel, berceau de l’identité, pour un peuple en mal d’encrage». Cette thématique, traitée au sens de l’identité, du lieu de rattachement, mais également de la dialectique espace-lieu, est très présente dans cette quatorzième édition. De plus, la programmation, voulue multiculturelle et diversifiée, touche également aux questions de la fusion, de l’immersion et de l’inter-échange avec «ces différentes terres.»

Les films projetés ont aussi traité l’importance des racines: «la terre a une essentielle vocation génésique. Privé de son lieu, l’Homme n’existe pas réellement ». La terre, c’est aussi la transmission d’un héritage, ou perpétuer un savoir-faire ancestral. Le festival veut, par ailleurs,  servir «dans une éblouissante diversité, de vecteur à cette réflexion autour de la relation obsessionnelle entre l’Homme et le travail de la terre»

Si le court-métrage Gabès Labess, du réalisateur tunisien Habib Ayeb, traite de la question des terres agricoles, de la pollution et des difficultés des paysans dans un environnement en plein développement industriel, le documentaire Mig du réalisateur, Tahar Sahli traite, quant à lui, la thématique de la terre du point de vue des réfugiés palestiniens. Le Français, Axel Salvatori-Sinz, a, pour sa part, analysé les difficultés liées à l’exil, à la conquête d’une autre terre, dans son documentaire Les Chebabs de Yarmouk.

Cette quatorzième édition du Festival du Cinéma de la Paix, hétéroclite, multiculturelle a, semble-t-il, réussi son pari de sensibilisation et de réflexion autour du thème de la terre.

                                                                                              Céline Masfrand

 

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