Sousse : La déchéance programmée du secteur culturel en Tunisie

L’espace de coworking «La Maison des Arts LAB de Sousse» va bientôt mettre la clé sous la porte. Encore une perte inestimable pour le paysage culturel tunisien, en pleine désuétude depuis ces dernières années.
Cet espace de networking mélangeant culture et nouvelles technologies créé en 2015 par Farouk Zahi, un jeune entrepreneur plein de ressources, était pourtant bien parti pour véhiculer une image positive de la Tunisie, en décentralisant l’économie collaborative et sociale.

Située à Sousse, « La Maison des Arts LAB» a été développée autour d’une communauté inventive dans le domaine de l’industrie créative et le développement durable. Il regroupe dans ce sens, une communauté multidisciplinaire : startups, free-lanceurs, blogueurs, artistes, experts, formateurs, associations, incubateurs, agences…

Farouk Zahi s’est confié à  Réalités. Il déclare que son espace est victime d’une centralisation totale des ONG qui financent uniquement les coworking space du Grand Tunis, au détriment des espaces situées à l’intérieur du pays : « Comme-ci cela ne suffisait pas, les ONG ont reçu comme consigne cette année, d’aider uniquement les femmes. Une décision respectable mais qui ne veut pas dire que les hommes entrepreneurs n’ont pas besoin d’aide eux-aussi » souligne Zahi.

J’ai déjà renvoyé tous mes employés car je n’ai plus de quoi les payer. Après avoir survenu par mes propres moyens durant les premiers mois du coronavirus, je ne peux plus supporter cette deuxième vague. Je suis en train de résister depuis 7 mois en payant le loyer et les salaires,  sans gagner aucun revenu ! » déplore le CEO de La Maison des Arts LAB qui assure avoir pourtant résisté à la première vague, mais que la prochaine a été fatale à son projet.

«  On attendait une aide de l’Etat, des organismes culturels ou encore du secteur privé mais à part les promesses sans lendemain, on a absolument rien obtenu. Malheureusement, on assiste impuissants, à la déchéance du secteur culturel en Tunisie ! » ajoute-il.

Pour pouvoir continuer à travailler et à supporter les pertes liées à cette seconde vague épidémiologique, Farouk en appelle donc au gouvernement et secteur privé à réagir, en soutenant de toute urgence les quelques projets culturels innovants qui survivent encore face au coronavirus.

Related posts

Rencontre avec le metteur en scène Moez Gdiri :  « L’adaptation du théâtre européen nous a éloignés de notre réalité tunisienne »

CONECT : Dissolution du Groupement professionnel d’industrie cinématographique

Habib Bel Hédi élu président de la MACTSC