Suite à la polémique sur le spectacle de l’humoriste franco-tunisien, Michel Boujnah à l’amphithéâtre de Carthage, le ministère des affaires culturelles a publié ce mercredi 5 juillet, un communiqué dans lequel il révèle son intention de consulter les composantes de la société civile dans la prise de la décision finale concernant la tenue du spectacle de l’humoriste juif tunisien. Le ministère a justifié cette mesure par sa volonté de faire participer les personnalités culturelles et la société civile dans la gestion des événements culturels et les festivals internationaux et régionaux. Par l’intermédiaire de ce communiqué, le ministère a réaffirmé son soutien à la cause palestinienne et exprimé son souci de l’envergure politique qu’avait prise cette affaire. La réaction du ministère des affaires culturelles vient à la suite de l’appel de l’UGTT à l’annulation des spectacles de Boujnah dans tous les théâtres du pays et ce pour ses « positions pro-sionistes« .
Ainsi, un autre ministère se trouve alors entre le marteau et l’enclume de l’UGTT qui intervient, cette fois-ci sur un sujet qui n’a aucun lien avec les droits des employés.
En effet, l’UGTT s’érige de plus en plus, comme l’unique détenteur de la vérité, dictant à chaque fois sa façon de voir sous prétexte qu’elle a un rôle à jouer partout en mettant la pression sur le gouvernement et ses ministres qui se sont trouvés à maintes reprises acculés à revoir leurs copies sans trop de conviction ou de sauter. C’est le cas aujourd’hui du ministère des affaires culturelles en ce qui concerne le spectacle d’un humoriste, et qui se retrouve dans l’obligation de consulter les activistes de la société civile pour le maintien ou non de ce spectacle et/ou se résigner aux pressions de l’UGTTpour sauver la tête du ministre.
Ce qui est davantage surprenant, c’est l’absence de réaction – et ce n’est pas nouveau – des partis dits « progressistes » contre cette ingérence de la centrale syndicale dans le programme d’un festival. Certains internautes ont été plus prompt et réagi contre l’intervention de l’organisation syndicale dans le maintien ou l’annulation du spectacle allant jusqu’à mettre en garde contre ce qu’ils ont appelé comme dérives de l’organisation syndicale, qui selon eux, joue un rôle politique qui n’est pas le sien.
L’Etat, dans sa tentative de rétablir son autorité et de préserver son prestige, semble désormais céder une partie de son rôle à la société civile et en particulier aux syndicats. Du limogeage d’un ministre à l’annulation d’un spectacle pour des raisons soi-disant politiques, l’Etat est appelé aujourd’hui, et plus que jamais, à rappeler l’UGTT à redéfinir son rôle syndical.
Pour sa part, l’humoriste a affirmé à travers son ami « Elie Trabelsi » que les appels au boycott de son spectacle ne changeront jamais la grandeur de l’amour qu’il voue à la Tunisie et qu’il sera à Carthage le 19 juillet pour retrouver son public, en dépit des campagnes d’instrumentalisation et de dénigrement.
L’affaire n’est pas finie.
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