Le nouveau doyen de l’Ordre des ingénieurs tunisiens, Mohsen Gharsi, fraîchement élu, a présenté mercredi 4 mai 2025 les grandes lignes de sa vision pour moderniser l’institution. Invité sur les ondes de la Radio Nationale, il a annoncé une série de réformes ambitieuses, à commencer par la refonte du système électoral interne, qui devrait bientôt se faire à distance. Cette mesure permettra à chaque ingénieur inscrit de participer activement aux décisions, quelle que soit sa région ou sa situation.
Selon lui, cette réforme vise à instaurer plus de transparence et d’inclusivité, tout en adaptant l’Ordre aux réalités numériques actuelles.
Autre priorité annoncée : permettre aux jeunes ingénieurs de jouer un rôle plus actif dans la gouvernance. Mohsen Gharsi a dénoncé les freins imposés par le décret de 1982 – amendé en 1997 – qu’il juge inadapté et restrictif pour les nouvelles générations. « Aujourd’hui, 40 % des ingénieurs en Tunisie ont entre 28 et 37 ans. Il est temps de leur faire confiance et de leur donner les moyens d’accéder aux postes de responsabilité », a-t-il plaidé.
Le nouveau doyen souhaite aussi relancer plusieurs accords suspendus, notamment celui du 21 février 2021, et inscrire la révision du statut de l’ingénieur à l’agenda du gouvernement. Une commission a d’ailleurs été créée, sous la direction du vice-doyen, pour retravailler en profondeur le cadre légal encadrant la profession.
Mais au-delà des textes, Mohsen Gharsi insiste sur l’urgence d’améliorer les conditions de travail des ingénieurs tunisiens. Salaires insuffisants, manque de perspectives, pression croissante : autant de raisons qui alimentent l’émigration de ces compétences. « Le pays a besoin de ses ingénieurs. Il faut leur offrir un avenir ici, avec des conditions de vie et de travail dignes », a-t-il souligné.
Sur un ton plus optimiste, il a salué les avancées réalisées dans la collaboration avec l’Agence tunisienne de la formation professionnelle, où de nombreux ingénieurs enseignent désormais. Il a également mis en avant la publication récente du Livre blanc, fruit d’un partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur, qu’il considère comme une étape positive dans la valorisation de la profession.