Stress budgétaire : la ministre des Finances et le gouverneur de la BCT font le point

« La situation est difficile, certes, mais on est loin de recourir au Club de Paris », a fait savoir la ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemsia, lors de sa participation à la session spéciale sur « Le financement du stress budgétaire et ses effets collatéraux », organisée jeudi en marge de la 35e édition des Journées de l’entreprise.
La ministre a insisté sur le fait que la Tunisie a toujours honoré ses engagements en matière de remboursement de la dette dont deux afférant à la garantie américaine au début de mois d’août. Pour la ministre, le remboursement de la dette est « une ligne rouge ».
S’agissant de la prochaine loi de Finances 2022, la ministre a rassuré les entrepreneurs et hommes d’affaires massivement présents à cette rencontre d’envergure que des mesures touchant à la fiscalité directe notamment la TVA et le droit de consommation ne sont pas envisageables. Toutefois, la ministre des Finances a défini d’autres pistes permettant à l’Etat de renforcer ses revenus dont « l’extension de la fiscalité au secteur informel ». De nombreuses réformes structurelles seront mises en place pour Remédier à la situation financière du pays dont la réforme de la masse salariale, la réforme des entreprises publiques, la réforme de la fiscalité, la réforme digitale, etc.
Prenant part à cette session à laquelle ont participé également le président du Conseil de l’Ordre des experts comptables Walid Ben Salah et l’universitaire Moez Laâbidi, le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, BCT, Marouane Abassi a insisté sur la nécessité d’accélérer les négociations avec le FMI.
Quid de la monnaie nationale ? Marouane Abassi considère que le dinar tunisien est dans une situation stable, et ce depuis avril 2019. Le gouverneur de la BCT, a rappelé qu’en dépit d’une crise économique aiguë et d’une baisse extrêmement importante des recettes touristiques, on a pu avoir des réserves en devises dépassant 4 mois.  La stabilisation du dinar dépend, selon le premier responsable de l’institution émettrice, des efforts colossaux qu’il faut déployer pour booster le secteur touristique et relancer la machine de l’exportation, deux principaux générateurs de devises.
Evoquant la situation politique par la quelle passe le pays, Abassi considère qu’en l’absence d’une stabilité politique, il serait inutile de parler d’une maîtrise de l’inflation, ni d’une maîtrise des réserves de change ni même les fondamentaux de l’économie.
Il est à signaler que les Journées de l’entreprise, le plus grand rassemblent d’entrepreneurs, d’hommes d’affaires, d’investisseurs, d’hommes politiques et d’acteurs de la société civile en Tunisie se tient du 9 au 11 décembre à la région de Kantaoui à Sousse sous le haut patronage du président de la République et sera marqué par la participation de la Cheffe du gouvernement Najla Bouden.

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