La Banque européenne d’investissement (BEI) améliore son engagement hydrique en Tunisie avec un double financement stratégique. Un accord de 30 millions d’euros, garanti par la Commission européenne, vient d’être scellé : 22 millions pour la SONEDE et 8 millions pour l’État tunisien. L’enveloppe permettra de mener à bout un chantier vital pour les 2,8 millions d’habitants du Grand Tunis, dont la demande en eau devrait bondir de 50% d’ici 2040.
Au programme : construction d’une station d’épuration à Béjaoua, déploiement de 120 km de canalisations neuves et installation de réservoirs stratégiques. Ces infrastructures desserviront jusqu’au futur pôle financier de la capitale, anticipant l’expansion urbaine. « Ce n’est pas qu’un chantier technique, c’est un bouclier contre le stress hydrique », souligne Ioannis Tsakiris, vice-président de la BEI en visite à Tunis.
L’Agence française de développement (AFD) apporte un cofinancement équivalent via l’Initiative de délégation réciproque, portant l’investissement total à 60 millions d’euros.
En parallèle, la BEI et le WWF lancent un partenariat inédit avec l’ONAS. Objectif : développer des solutions fondées sur la nature (SFN) pour les communes de moins de 3 mille habitants. « Les zones rurales sont en première ligne face au changement climatique. Les filtres végétalisés ou les zones humides artificielles pourraient révolutionner leur résilience », explique un expert de l’ONAS.
Les premières conclusions seront présentées le 19 mai à Tunis, avec pour ambition de lancer un projet pilote avant fin 2025.
Le double financement dont il est question est la continuité de l’initiative « Eau » de l’Équipe Europe, qui a déjà engagé 5,7 milliards de dinars (1,7 milliard d’euros) sur le territoire tunisien. « Ces projets concrétisent notre partenariat stratégique », rappelle Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’UE.
En complément, une assistance technique de 5 millions d’euros aidera le ministère de l’Économie à préparer les futurs mégaprojets publics, avec une exigence : allier durabilité et impact territorial.
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