Les produits agricoles biologiques tunisiens peinent à trouver leur rythme à l’export. Si les valeurs progressent de 16% à la fin du mois de juin 2024, atteignant 1,039 milliard de dinars (environ 980 millions d’euros), les volumes, eux, accusent une baisse de 20,6% par rapport à la même période de l’année dernière, pour s’établir à 42,894 mille tonnes.
Heureusement, l’huile d’olive bio tunisienne sauve la mise. Avec 165,2 mille tonnes exportées au cours des huit premiers mois de la campagne 2023/24, elle enregistre une hausse de 9,5% en volume et de 79,9% en valeur par rapport à la même période de la campagne précédente. Cette performance est dopée par une envolée des prix de 64,3%, passant de 16,18 dinars le kilo (4,8 euros) à 26,58 dinars le kilo (7,9 euros). L’Espagne reste la principale destination de l’huile d’olive tunisienne avec 32,2% des exportations, suivie de l’Italie (27,9%) et des États-Unis (22,9%).
Les dattes bio, en revanche, connaissent un sort moins enviable. Leurs exportations baissent de 20,6% en volume, pour s’établir à 35 308 mille tonnes, malgré une hausse de 22,7% en valeur, atteignant 2,85 milliards d’euros.
L’Italie demeure le premier marché pour les produits bio tunisiens, absorbant 42,51% des exportations, devant l’Espagne (25,02%) et la France (12,31%). L’huile d’olive bio et les dattes bio concentrent l’essentiel des exportations, suivies par les produits forestiers biologiques.
Si ce bilan est mitigé, il ne remet pas en cause le fort potentiel du bio tunisien. La qualité des produits et le savoir-faire des agriculteurs sont des atouts indéniables. Cependant, des défis persistent, comme la faiblesse de la production et la difficulté à répondre à la demande croissante sur les marchés internationaux. De plus, la concurrence est rude, avec des pays comme le Maroc et l’Égypte qui se positionnent également sur ce segment.
Pour développer pleinement le potentiel du bio tunisien, des efforts doivent être déployés pour booster la production, améliorer la qualité et la diversification des produits, et mieux organiser les filières. La promotion sur les marchés internationaux est également un axe crucial à développer.