L’abondance de l’offre pèse sur les prix du sucre. Le 13 juin dernier, la livre (0,45 kg) de sucre brut s’échangeait à 16,1 cents sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de New York, atteignant son niveau le plus bas en quatre ans. Cette tendance à la baisse, constante depuis le 9 juin, est le résultat des prévisions de productions élevées pour la campagne agricole 2025/2026.
L’Inde, deuxième producteur mondial de sucre, prévoit une récolte de 35 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation de 19 % par rapport à la saison précédente, d’après la NFCSF. Par ailleurs, le Brésil, premier producteur, s’attend à 44,7 millions de tonnes, soit une augmentation de 2,3 %, et la Thaïlande prévoit 10,3 millions de tonnes, en hausse de 2 %. Le Département américain de l’agriculture (USDA) anticipe une offre mondiale de 189,3 millions de tonnes, soit une croissance de 4,7 %, ce qui pourrait générer un excédent de 41 millions de tonnes.
Cette surabondance s’explique par divers facteurs. En effet, des conditions climatiques favorables en Inde, marquées par une mousson précoce et abondante, ont contribué à de meilleures récoltes. De plus, les périodes de prix du pétrole bas ont encouragé la production de sucre plutôt que d’éthanol. Enfin, les principaux pays producteurs ont vu leurs rendements s’améliorer. Cependant, la récente montée des prix du pétrole au-delà de 70 dollars, en raison des tensions au Moyen-Orient, pourrait modifier cette situation. Les industriels pourraient ainsi se tourner de nouveau vers la fabrication d’éthanol, réduisant l’offre de sucre disponible. Par conséquent, les analystes mettent en avant l’importance des fluctuations des cours du pétrole comme élément central pour anticiper l’évolution du marché du sucre dans les mois à venir.
Si cette surabondance se confirme, les pays importateurs nets, comme la Tunisie, pourraient en tirer parti. Inversement, elle poserait des défis aux économies des pays producteurs qui dépendent grandement de cette culture. Les prochaines semaines seront déterminantes pour voir comment le marché gérera cet excédent.
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