Le non renouvellement de l’accord sur les céréales par la Russie a suscité de nombreuses réactions. La décision a été prise par le Kremlin le lundi 17 juillet 2023, date à laquelle l’accord en question a pris fin. À l’heure actuelle, rien ne semble indiquer qu’un changement aurait lieu. La Russie campe sur ses positions, mais elle n’exclut pas un retour à l’accord.
Les conditions de la Russie
Seulement, certaines conditions doivent être remplies selon Moscou. En effet, les autorités russes exigent la levée des sanctions économiques imposées par l’Occident sur les exportations de céréales. Dans ce même ordre d’idées, le Kremlin exige que sa banque agricole soit réintégrée dans le réseau bancaire SWIFT.
Difficile de voir l’Occident accepter les conditions fixées par Vladimir Poutine, président russe. Côté européen, Ursula von der Lyen, présidente de la Commission Européenne, parle d’une décision « cynique ». Idem du côté des États-Unis et des autres pays de l’OTAN qui ont condamné la décision de la Russie.
Cette dernière, pour sa part, assure que l’Ukraine utilise la mer noire pour mener des opérations militaires. Kiev a également proposé la poursuite des exportations des céréales malgré la fin de l’agrément en question, ce qui a attisé la colère de Moscou qui parle de risques sécuritaires.
L’accord, pour rappel, a été signé en juillet 2022 sous l’égide de l’ONU et de la Turquie, qui s’est appropriée le rôle d’un médiateur entre la Russie et l’Occident depuis le début du conflit le 24 février 2022. D’ailleurs, le président Erdogan s’est dit confiant quant au retour de la Russie à l’accord sur les céréales. De plus, en août prochain, il devrait recevoir le président russe, Vladimir Poutine, à Ankara.
La forte dépendance de la Tunisie et des pays pauvres
Cet accord est vital, surtout pour les pays pauvres et en développement comme la Tunisie. Notre pays, pour rappel, importe près de 80% de ses besoins en blé tendre et 40% en blé dur. Depuis l’Ukraine, il importe près de 55% de ses besoins en céréales. C’est la même tendance dans les autres pays d’Afrique, dont certains souffrent de graves pénuries alimentaires.
Pour de nombreux responsables, c’est la sécurité alimentaire mondiale qui est menacée à cause de l’interruption des exportations de l’Ukraine. Celle-ci, rappelons-le, est considérée comme le grenier du monde des céréales.