L’annonce de la suspension de la convention entre la Tunisie et l’entreprise française Cotusal sur l’exploitation du sel par le Chef du gouvernement a suscité de nombreuses réactions. Entre ceux qui dénoncent une décision populiste et ceux qui l’ont saluée, le porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, est intervenu dans La Matinale de Shems FM ce jeudi 28 février 2019 pour clarifier les zones d’ombres.
Sans la décision de Youssef Chahed, la convention aurait pu être prolongée, automatiquement, jusqu’en 2044.
« L’accord a été conclu en 1949 pour une durée de 50 ans renouvelable automatiquement pour 15 ans supplémentaires. En 2004, l’Etat aurait pu prendre la décision de ne pas le renouveler. Sans la décision d’annulation, il aurait fallu attendre jusqu’en 2034 pour la suspension de l’accord. C’est une décision sage qui vise à assurer la bonne gestion des ressources tunisiennes en sel« , a-t-il expliqué.
Le gouvernement a-t-il réagi à la pression de la société civile et de la députée Samia Abou ? Pour le porte-parole du gouvernement, le gouvernement travaille sur l’aspect juridique de la convention depuis 2 ans. « Notre décision est claire et nous n’avons besoin de la pression de personne. Nous sommes convaincus du fait que nous ne pouvons plus continuer à exploiter de telles richesses dans le cadre d’un accord conclu en 1949 avant, de surcroît, l’indépendance. La contre-partie touchée par la Tunisie est dérisoire », a-t-il ajouté.
D’autre part, le porte-parole du gouvernement a indiqué que l’entreprise Cotusal ne quittera pas la Tunisie car elle possède des exploitations opérationnelles en dehors de la convention de 1949. Elles sont, en effet, exploitées dans le cadre du code des mines de 2003. « Avec les 10 ans de répit d’ici 2029, l’Etat va trouver des solutions pour les travailleurs de Cotusal. Le code sera appliqué. Notre souci est de garantir les droits de l’Etat et du peuple. C’est une décision souveraine », a-t-il encore dit.
Dans ce même ordre d’idées, Iyed Dahmani a assuré qu’il ne s’agit pas d’une décision populiste. « Si nous ne l’avions pas prise, on nous aurait taxés de traîtres ! », a-t-il lancé, ironique.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a été brièvement interpellé sur Tahya Tounes, nouveau parti assimilé à Youssef Chahed. « Ceux qui l’ont créé sont des proches. Si je dois annoncer mon entrée dans Tahya Tounes, je le ferai en dehors d’une intervention consacrée à une affaire du gouvernement », a-t-il déclaré.
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