Suite au scandale financier de la filière suisse de la banque britannique HSBC Private Bank révélé par le journal français Le monde.fr en collaboration avec The International Consortium of Investigative Journalists connu dans les médias sous le nom de Swiss Leaks, le pôle judiciaire financier a décidé d’ouvrir une enquête d’investigation contre toute personne impliquée dans des opérations de blanchiment d’argent.
En effet, la HSBC Private Bank Suisse a été accusée l’année dernière par la justice française de permettre à des clients d’échapper au fisc à travers de montages financiers pour la période 2006-2007.
Ainsi les recherches des autorités françaises ont révélé que le nombre de clients tunisiens ayant un rapport avec la Tunisie de part leur nationalité, leur lieu de naissance ou leur résidence, pour la période 2006-2007 est de 256.
Le magazine électronique Inkyfada a même dévoilé une liste d’hommes d’affaires tunisiens détenant des comptes dans cette banque. Parmi eux figurent des personnes proches de l’ancien régime à l’instar de Belhassan Trabelsi, gendre du président, Zohra Jilani, son épouse et fille de l’ancien président de l’UTICA Jilani, Moncef Matri, père de Sakhr El Matri.
Outre les personnes proches du clan Ben Ali, l’on trouve également des hommes d’affaires comme Tarek Bouchamaoui, ancien président de la commission d’arbitrage de la Confédération Africaine de Football (CAF) et frère de Wided Bouchamaoui, la présidente de l’UTICA. Selon Inkyfada, cet homme d’affaire possède un compte ouvert à son nom, en juillet 2004, et qui enregistre un dernier mouvement en mai 2007. Le plus haut solde s’élève à 48 862 484 dollars.
Contactant le pôle judiciaire financier, chargé d’enquêter dans cette affaire, le juge d’instruction du bureau numéro 1 nous a affirmé qu’à la lumière des dernières révélations médiatiques une enquête a été ouverte hier mercredi 11 février 2015 pour enquêter sur une éventuelle implication d’hommes d’affaires tunisiens dans des opérations de blanchiment d’argent et fraudes fiscales.
Le juge a affirmé qu’il n’y a rien d’illégal dans la possession d’un compte bancaire à l’étranger tant qu’il est conforme à la loi, entre autres le code des changes et du commerce extérieur mais aussi les conventions internationales contre le blanchiment d’argent.
Le juge a nié la détention du pôle d’une liste préliminaire des personnes soupçonnées de corruption. Il a affirmé que les autorités tunisiennes vont contacter leurs homologues français qui enquêtent sur cette affaire et qui détiennent le listing des clients de la HSBC Private Bank (Suisse) pour avoir cette liste.
Sur l’éventuel soutien de l’UTICA en cas de l’inculpation de quelques hommes d’affaires le juge d’instruction au sein du pôle judiciaire financier a affirmé qu’indépendamment des noms, toute personne transgressant la loi doit comparaitre devant la justice et que nul ne peut s’opposer à l’application de la loi.
Nidhal Adhadhi