La tension a atteint son paroxysme en ce début de mois de février 2018 entre journalistes et sécuritaires. Dans une tentative de calmer les esprits et de se rattraper, le syndicat national des forces de sécurité intérieure a appelé le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) à se réunir autour de la même table afin de trouver une sortie de crise. C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du syndicat sécuritaire, Chokri Hamada.
Toujours dans l’espoir de se réconcilier avec les journalistes, le même syndicat a annoncé, ce lundi 5 février 2018, la radiation des noms des 4 agents impliqués dans les menaces et les agressions visant les journalistes. « Le syndicat considère que les 4 agents ont eu des comportements immoraux qui n’ont aucun lien avec le travail syndical », peut-on lire dans le communiqué du syndicat en question.
Cette main tendue sera-t-elle acceptée par le SNJT ? Les membres du bureau exécutif du SNJT ont, rappelons-le, ont été accueillis par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, au Palais de Carthage ce lundi 5 février. L’occasion pour eux de faire part au président de la République des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse.
Les premiers couacs ont commencé lors de l’audition de Lotfi Braham, ministre de l’Intérieur, par la commission parlementaire de de défense et de sécurité, lorsqu’il avait évoqué les écoutes téléphoniques pratiquées sur les journalistes.
Un vif échange de déclarations a été déclenché par la suite. L’indignation des journalistes était palpable, avec, à leur tête, le SNJT et la Fédération Tunisienne des Directeurs de Journaux (FTDJ) qui ont participé à la journée de colère du vendredi 2 février 2018.
Les relations entre sécuritaires et journalistes ont toujours été sujettes aux tensions, notamment depuis le soulèvement du 14 janvier 2011, et il semble que ça va continuer.
16