Cette sempiternelle interrogation a longtemps été au cœur de vifs débats entre experts médicaux et multinationales tabacologiques.
Jusqu’au jour où, un certain Mardi 15 Septembre 2020, un début de réponse a vu le jour et ce lors d’une conférence internationale sur la réduction des risques qui s’est tenue au Palais National de la culture à Sofia (Bulgarie) et qui a été suivie sur la toile à une échelle internationale.
En effet, oncologues et cardiologues s’accordèrent à dire que « les nouvelles alternatives génèrent des avantages par rapport à la cigarette conventionnelle ».
Expliquons, pour les moins initiés d’entre vous, de quoi nous parlons là …
Il était une fois … le tabac chauffé et la cigarette électronique !
Aussi appelés « nouvelles options » aux cigarettes traditionnelles, il s’agit pour la « e-cigarette » d’un dispositif dénué de tout tabac, alimenté par une pile qui renferme un élément chauffant et une cartouche remplie de liquide. En prenant une bouffée, le dispositif chauffe le liquide, ce qui produit une vapeur.
Le « tabac chauffé », quant à lui, est un matériel électronique composé d’une batterie et d’une pièce chauffante dont le principe actif se base sur du vrai tabac (des feuilles de tabacs moulées), qui, au lieu d’être brûlé sera chauffé à une température entre 250°C et 350°C.
Ceci étant dit, lors de cette conférence bulgare, oncologues et cardiologues ont publiquement convenu quel’utilisation des alternatives industrielles,précédemment citées, aux cigarettes conventionnelles réduit considérablement le risque de cancer et d’autres troubles, en abaissant l’exposition aux produits chimiques toxiques produits lorsque le tabac brûle de 90 à 95%.
« Cette diminution de l’exposition aux produits chimiques a en fait pour résultat de préserver l’utilisateur de certaines maladies directement liées au tabagisme traditionnel telles que les infections respiratoires, les infections de la gorge, l’asthme, etc… » comme l’expliquait Dr.Rada Prokopova lors de la conférence, citant ainsi des rapports réalisés par la FDA aux États-Unis (Food and Drug Administration).
Qu’en est-il des politiques de réduction des risques?
La notion de la réduction des risques est, depuis tout temps, applicable dans tous les domaines :
En mangeant moins de viande rouge et plus de poisson, vous diminuerez le risque de cancer …
En vous exposant moins au soleil, vous diminuerez le risque de cancer …
En roulant moins vite et en respectant le code de la route, vous diminuerez le risque d’accident de la route …
Dr.Khayata expliquédans ce sens queles politiques de réduction des risques du tabac étaient tout simplement la continuité de celles d’ores et déjà historiquement appliquées dans notre quotidien parce que la finalité est la même : « réduire le nombre de décès ».
Cette déclaration est confirmée par celle de l’oncologue et Président d’honneur de l’Institut National du Cancer à Paris (France) Dr. David Khayat, qui a affirmé que la mise en place de formules de réduction des risques comme le tabac chauffé « n’éliminera pas la consommation de tabac mais réduira les décès, et c’est ce que les oncologues pensent être la chose la plus importante ».
L’oncologue du centre de cancérologie du Costa Rica, Dr. EfraínCambroneroMoraga, a également ajouté que « la prévention est sans aucun doute le meilleur moyen de réduire les risques liés au tabagisme », en soulignant néanmoins que « nous devons être réalistes… les médecins voient constamment augmenter le nombre de personnes ne voulant pas ou pouvant pas arrêter de fumer ».
C’est la raison pour laquelle, il a tenu à faire mettre en lumière un point :la nicotine (que les nouveaux appareils continuent de fournir) « n’est pas cancérigène, mais hautement addictive » et ces nouvelles alternatives ont le « fort potentiel d’aider ».
Qu’en est-il des fumeurs dits « passifs » ?
Le saviez-vous ? Cette dite diminution de l’exposition aux « substances nocives » profiterait non seulement aux fumeurs mais également aux personnes dites « passives ». Nous parlons là de celles et ceux qui inhalent la fumée produite par les cigarettes conventionnelles, a tenu à souligner le cardiologue Dr.Rada Prokopova.
L’oncologue Dr. David Khayat, a enfin mis l’accent sur la fumée générée par la combustion du tabac car elle contient des particules dangereuses ou potentiellement dangereuses : « Le chauffage arrête de générer de nombreuses particules cancérigènes », a-t-il déclaré.
Quand réglementation et supervision entrent en jeu !
Dr. EfraínCambroneroMoraga a insisté sur le fait qu’en pratique, les produits de réduction des risques doivent être « réglementés et supervisés » pour éviter tous débordements, prenant ainsi pour exemple les États-Unis qui subissent, à cause du flou juridique et du manque de suivi, une hausse de la consommation de ces dispositifs chez les adolescents.
Ce dernier a fait remarquer que le principal objectif des experts médicaux est et restera « la réduction du taux de mortalité engendré par ces alternatives tabacologiques ». Il a donc estimé que « tous les pays devraient mettre en place des politiques de réduction des risques au sein de leurs législationsrespectives (…) Les nouvelles alternatives doivent être réglementées et supervisées, et ce dans différents domaines tels que la publicité, les ingrédients ou les matériaux etc… En évitant, au passage, l’incitation à la consommation pour les non-fumeurs ».
Le professeur Georgi Momekov, président de la Société Scientifique Bulgare des Pharmacies, a conclu en déclarant que :« Les risques pour la santé liés au tabagisme augmentent quand la température augmente et que, par conséquent, la solution est de chauffer le tabac et non pas le faire brûler ».