Tabac : quand la contrebande défie l’Etat tunisien et la douane française

Les propriétaires des points de vente de tabac ont rompu le silence ces derniers jours pour dénoncer les pratiques spéculatives de la  contrebande, qui, depuis quelques années, fait main basse sur le tabac. La spéculation,devenue « le mot d’ordre » du marché, gangrène l’économie nationale dans l’un de ses secteurs les plus vifs.

Les nombreuses protestations des buralistes ont coïncidé  avec la mobilisation de la fédération générale de la planification et des finances relevant de l’UGTT. Cette dernière a menacé d’entamer une grève générale si les autorités concernées ne prennent pas en considération leurs revendications relatives à la mise à exécution des accords signés avec le syndicat.  Ces revendications concernent essentiellement la situation des centres de la culture du tabacs, le manque de la  main-d’oeuvre surtout à la manufacture de  Kairouan. En effet, les professionnels du secteur se sont indignés contre la fermeture de la porte des recrutements par le ministère des finances malgré les exigences en main-d’oeuvre. Ce secteur a également  besoin d’une restructuration en raison de l’anarchie dans laquelle il est plongé depuis des années.

Les professionnels du secteur ont affirmé que la soumission du marché du tabac à  la contrebande est devenue « un secret de polichinelle« , « tout le monde est au courant, mais personne ne bouge« . La mafia contrôle toute la chaîne de la production à la distribution voire à la fixation des prix des paquets de cigarettes par le biais de la spéculation et du monopole. A cet égard, Les contrebandiers privent les buralistes , qui sont au nombre de 13 000 de leurs quotas, et le vendent à des prix exorbitants aux vendeurs des fruits secs.

Les contrebandiers imposent leurs propres  » lois« , et leurs propres  » prix » sur le tabac produit par l’Etat, tel est le cas des cigarettes « 20 Mars » vendues sur le marché à 3 et 4 dinars alors que l’Etat a fixé leurs prix à 2550 millimes.

Les buralistes ont accusé certains directeurs de recettes des finances d’être complices dans le monopole du tabac produit en Tunisie et du tabac importé.

Les séquelles de ces pratiques touchent l’Etat qui perd des milliards et les fumeurs qui achètent des cigarettes à des prix démesurés. Les contrebandiers sont allés plus loin encore en produisant les marques de cigarettes les plus demandées, principalement les cigarettes « 20 Mars« , en Chine pour les exporter en Tunisie et même au sud de la France en défiant les douanes françaises.

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