Le ton monte encore du côté de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui multiplie les menaces, notamment depuis l’échec de la réunion de mercredi 26 décembre 2018 sur l’augmentation salariale dans la fonction publique.
Toujours remonté, le secrétaire général de la centrale syndicale a affirmé que l’UGTT refuse les propositions du gouvernement et qu’elle « ne tient compte de personne ». « Hier, j’ai demandé aux syndicalistes de faire comme si aucune réunion n’avait eu lieu. Nous n’acceptons pas les miettes ! », a-t-il lâché sur Shems FM ce jeudi 27 décembre 2018. Il devient de plus en plus difficile d’entrevoir une possible sortie de crise pour le dossier de la fonction publique, comme pour tant d’autres d’ailleurs, d’autant plus que Noureddine Taboubi semble déterminé à tenir le même discours pour « défendre » le pouvoir d’achat et la classe des travailleurs.
Le gouvernement, de son côté, campe sur ses positions. Il a proposé une avance de 40 à 80 TND pour l’augmentation salariale dans la fonction publique. Le tout pour une enveloppe totale de 400 millions de dinars.
En marge de l’inauguration du premier centre public pour la prise en charge des enfants autistes, le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, a exprimé la volonté de son gouvernement d’améliorer le contexte social « tout en prenant en compte les capacités de l’Etat ». « Nous devons le faire sans porter atteinte au budget de l’Etat et sans avoir recours à l’endettement. Les négociations avec l’UGTT se poursuivent. Nous avons soumis des propositions à l’UGTT et nous espérons que la grève générale sera annulée », a-t-il déclaré.
La proposition n’a pas plu à Noureddine Taboubi qui a appelé les syndicalistes à intensifier leur mobilisation. Il a d’ailleurs présenté le programme des mobilisations qui vont précéder la grève générale du 17 janvier 2019 dans la fonction publique. Nul doute que 2019 sera difficile sur le plan social, et elle risque même d’être plus compliquée que les années qui l’ont précédée, comme en témoigne la multitude de manifestations constatées dans plusieurs gouvernorats du pays. 2019 risque même d’être explosif au cas où l’intransigeance des uns et des autres ne trouve pas de solution.
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