En réaction à l’allocution du chef du gouvernement Youssef Chahed dans la soirée de mardi à mercredi 30 mai, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi a indiqué que la crise actuelle s’avère politique par excellence et qu’elle n’a aucun rapport avec les revendications nationales et sociales qu’attend le peuple tunisien. Une crise relative, selon ses dires au partage des postes et de pouvoirs.
Dans un communiqué rendu public le soir même de l’allocution de Chahed, la centrale syndicale s’est dite détachée de la politique de tromperie et des échauffourées, soulignant que tous les indices et toutes les données prouvent l’échec du gouvernement. « Dans les pays démocrates, les gouvernements qui échouent, démissionnent et s’excusent à leurs peuples, » lit-on dans le communiqué précité.
Taboubi a également expliqué que l’UGTT n’a pas de réactions lunatiques quant à l’évaluation du travail du gouvernement. Ce dernier est jugé selon des évaluations approfondies préparées par les structures et les experts de la centrale syndicale. A cet égard, Taboubi s’est appuyé notamment sur la crise épineuse de l’enseignement secondaire, mal traitée, selon lui, par le gouvernement Chahed.
D’autre part, le secrétaire général de la centrale syndicale a tiré à boulets rouges contre ceux qui parlent du prestige de l’Etat alors que l’ambassadeur français « fourre son nez dans toutes les questions intérieures qui concernent le pays, » lit-on encore dans le même communiqué.
Le gouvernement Chahed a joui, selon Taboubi, de la stabilité politique et du soutien de l’UGTT mais n’a pas réussi sa mission, faute de compétences et d’alternatives pour la résolution de la crise.
Il a conclu que l’UGTT est libre de tout engagement et que, depuis quelques temps, elle est prête à tous les scénarios, compte tenu de sa bonne connaissance de la nature de la scène politique tunisienne.